De plus en plus de migrantes nigérianes sont victimes d’exploitation sexuelle au Mali, selon un communiqué publié jeudi par l’Agence des Nations Unies pour les migrations (OIM).
Chaque année, des milliers de femmes nigérianes reçoivent de fausses promesses. Bon nombre d’entre elles sont prises dans des cercles vicieux d’exploitation sexuelle et de servitude, a expliqué l’OIM.
Des femmes nigérianes sont victimes de ces pratiques à travers l’Afrique de l’Ouest et le sud de l’Europe. En 2017, l’OIM a constaté l’exploitation massive des femmes et filles nigérianes dans le commerce du sexe après avoir été victimes de traite en Libye.
Au vu du nombre croissant de signalements auprès du gouvernement du Mali, de la société civile et de l’Ambassade du Nigeria, l’OIM redouble d’efforts pour s’assurer que les victimes soient identifiées, protégées, puis qu’elles retrouvent leur dignité et des moyens de subsistance au Nigeria.
L’OIM au Mali a traité 260 de ces cas depuis 2017. D’après cette mission, 238 des victimes étaient originaires du Nigeria. Pour la seule année 2018, l’OIM a aidé 188 femmes victimes de traite bloquées au Mali en leur fournissant un abri, de la nourriture, des vêtements, des soins médicaux et psychosociaux ainsi qu’une aide au retour volontaire et à la réintégration au Nigeria.
“La vulnérabilité des migrants croît au fil de leur périple, en particulier pour les femmes qui voyagent seules”, a déclaré Michele Bombassei, spécialiste de la protection et de l’aide aux migrants à l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
“Mais nous ne devons pas penser que seules les femmes sont victimes d’exactions. Dans le cas de l’industrie d’extraction d’or par exemple, nous sommes témoins d’exactions et d’exploitation en tous genres, ciblant les hommes et les femmes, et malheureusement les enfants”, a-t-il ajouté.
Pendant l’année écoulée, l’OIM a dispensé des formations de renforcement des capacités à plus de 550 acteurs clés au Mali, notamment à des procureurs, des juges, des agents du maintien de l’ordre, des acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux, renforçant ainsi leur capacité à lutter contre la traite des êtres humains et à accroître les signalements à l’OIM. F