Créée pour soutenir les actions du gouvernement de la transition, la plateforme de l’Appel Citoyen pour la Réussite de la Transition (ACRT) se serait déjà trouvée un nouvel objectif, celui de soutenir le colonel Assimi Goïta en lieu et place de l’action gouvernementale. Un changement d’objectif qui provoque une vague de démissions au sein de ladite organisation.
Du mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) à la plateforme de l’Appel Citoyen pour la Réussite de la Transition (ACRT) en passant par la Coordination des Mouvements et Associations de Soutien (CMAS) à l’Imam Mahmoud Dicko, Issa Kaou N’Djim a visiblement laissé son nom un peu partout. Un politicien amateur dont le charisme et la crédibilité ont vite chuté, programmant ainsi sa descente progressive en fer. Ainsi, il devient de plus en plus à la fois drôle ou comique.
La nouvelle équipe gouvernementale de transition qui porte le projet d’un ’’nouveau Mali’’ s’est vite fait pas mal d’amis. Des mouvements et associations sont nés comme des champignons pour soutenir les actions du gouvernement de Moctar Ouane. Certains pour un souci réel d’aider le Mali à sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve, mais d’autres par pur opportunisme. Est-ce le cas de l’ACRT de Issa Kaou N’Djim ? Pour l’heure, rien ne dit le contraire. Puisque quelques mois après sa création, cette plateforme semble changer d’objectif. En témoigne la vague de démissions de ce dernier. Selon ces démissionnaires, ce n’est plus pour soutenir l’équipe gouvernementale, mais plutôt pour faire la promotion du Colonel Assimi Goïta, vice-président de la transition qui nourrirait des ambitions politiques à court terme.
L’on se rappelle encore, il y a juste quelques semaines, l’initiateur principal de la plateforme, Issa Kaou N’Djim, a dressé les nouveaux objectifs de la plateforme lors d’une conférence de presse en ces termes : « Nous sommes derrière Assimi Goïta pour nous débarrasser des politiciens de 1991. »Une déclaration qui semble lui coûter chère. D’autant plus que tous les proches collaborateurs, majoritairement membres de la Coordination des Mouvements et Associations de Soutien (CMAS) à l’Imam Mahmoud Dicko commencent à prendre leur distance avec l’ACRT.
Boubacar Kaba, membre du bureau exclusif de la CMAS et point focal de la jeunesse en Commune II est un des démissionnaires. Pour lui, cette incohérence est à l’image de l’ancien coordinateur de la CMAS, Issa Kaou N’Djim. « Selon moi, la vague de démissions au sein de l’ACRT est surtout dû au fait que cette organisation a changé d’objectifs. Vous savez aussi bien que moi que cette plateforme est partie des idéaux de la CMAS qui avait un réel envie de soutenir la transition. Pour nous, le Mali est dans un tournant et il faut tout faire pour éviter l’échec à ce niveau. C’est pour cela que nous pensons que tout le monde devrait contribuer à la réussite de cette transition pour le bien du Mali »,a-t-il souligné.
Toutefois, Boubacar Kaba a précise : « Issa Kaou N’Djim (sourire) est cet homme qui pense qu’en politique tout est permis. Mais moi ma démission a été motivée par le fait que la CMAS a clairement dit qu’elle soutiendra la transition, mais pas à travers l’ACRT. Vous savez, l’ACRT est devenue un instrument politique pour le colonel Assimi Goïta. Ils veulent battre campagne pour Assimi Goïta pour ses ambitions présidentielles après la transition alors que notre objectif est de soutenir cette transition afin que des vraies actions de changement puissent être entreprises. »
Amadou Kodio
Source : Ziré