BAMAKO (SIWEL) — La MINUSMA a fermement condamné les violences qui se sont déroulées le 28 novembre à Kidal. Dans un communiqué rendu public le lendemain, Bert Koenders, chef de la MINUSMA « déplore le fait que des incidents sérieux aient eu lieu à l’aéroport de Kidal » en se gardant bien de situer la responsabilité des auteurs, celle des manifestants ou celle les militaires maliens ? Dans une autre déclaration, M. Bert Koenders déclare que « L’attaque est condamnable, c’est purement à l’encontre de l’esprit de paix et de réconciliation […] Nous sommes à une période où nous devons tous contribuer à la stabilisation de la paix au Mali et pas se livrer à des actes la tronquent »…les actes qui la tronquent, ce sont les manifestations des civils pas les militaires qui tirent dans la foule.
Le communiqué de la Minusma reste dans le flou absolu. Elle « déplore le fait que des incidents sérieux aient eu lieu à l’aéroport de Kidal et ce, malgré le plan de sécurité coordonné mercredi par le gouvernement malien en coopération avec la MINUSMA et avec le soutien de la force Serval. ». La MINUSMA qui fuit ses responsabilités de garante de la sécurité des civils se dédouane en évoquant dans son communiqué que « La Mission, en coopération avec Serval, a aidé à évacuer trois blessés afin qu’ils reçoivent des soins médicaux appropriés à Gao. ».
Ainsi dans la déclaration officielle de la MINUSMA, on sait qu’il y a eu « une attaque » est-ce les manifestants qui ont attaqué les militaires maliens avec des slogans « Azawad, Mali No ! » ou bien est-ce les militaires maliens qui ont tiré dans la foule, tuant une femme et blessant plusieurs autres dont des enfants ? Toujours est-il que la mission de paix et de sécurité ne s’est à aucun moment émue de la mort de la victime, tuée par balle par un militaire malien en fonction, ni des blessées évacuées à l’hôpital militaire de Serval à Gao. Sans le dire, et en l’absence d’une condamnation des militaires maliens qui ont ouvert le feu sur des civils tuant une femme et blessant grièvement 3 autres femmes et deux enfants, la mission onusienne condamne de fait les manifestants qui ont subi ces tirs de l’armée malienne.
Mieux encore, M. Bert Koenders, chef de la MINUSMA , et Représentant du Secrétaire général des Nations Unies au Mali a déclaré, en marge de son communiqué ’’passe partout’’, que « L’attaque est condamnable, c’est purement à l’encontre de l’esprit de paix et de réconciliation qui devrait être la force motrice pour le pays en ce moment. Nous sommes à une période où nous devons tous contribuer à la stabilisation de la paix au Mali et non pas se livrer à des actes la tronquent » Et là, M. Bert Koenders, condamne très clairement les manifestantes de Kidal qui n’aurait pas dû commettre « l’acte » de manifester contre la venue du premier ministre malien provoquant ainsi les tirs sur la foule de la part des soldats maliens…qui ne sont à aucun moment évoqués, ni encore moins la femme tuée par les soldats maliens qui tiraient tout de même sur une manifestation composée très majoritairement de femmes et d’adolescents.
Pour leurrer un MNLA décidemment bien crédule, le communiqué de la MINUSMA « appelle à la retenue et encourage les parties à revenir à la table de négociation pour continuer les discussions en vue d’une solution conforme à la résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité et aux engagements, y compris en ce qui concerne les arrangements sécuritaires et les enquêtes, prévus dans l’Accord préliminaire de Ouagadougou. ». Mais la MINUSMA feint d’ignorer que les élections législatives de novembre n’étaient pas prévues par ces mêmes accords de Ouagadougou et que ces élections ont abouti à élire 3 islamistes, issus de groupes terroristes déclarés comme tel et élus sur les listes du président IBK: un du MUJAO et 2 de Ansar Dine ! Autrement dit deux organisations terroristes contre lesquelles ont été menées toutes ces prétendues mission de lutte contre le terrorisme, à savoir la MINUSMA et Serval.
Il ne reste plus au MNLA qu’à se rendre à l’évidence et à arrêter de se faire « hara-kiri ». La France officielle, ceux qui la couvrent et qui la cautionnement ont depuis longtemps choisi leur camp : celui des oppresseurs, des dictateurs et des terroristes « repentis ».
En conclusion, selon M. Bert Koenders, représentant spécial du SG des NU, chef de la MINUSMA qui donne un caractère internationale au droit de vie ou de mort aux peuples d’Afrique : les azawadiens doivent accepter « en silence » le retour à la case départ. Celle qui précède chaque « rébellion touarègue » depuis 50 ans, et plus exactement depuis que la France a décidé de démanteler le pays Touareg en le livrant à une épuration ethnique sans nom. M. Bert Koenders, représentant spécial de la complicité internationale de la politique africaine de la France, voudrait que le peuple de l’Azawad accepte sagement, et sans un mot, le sort morbide que la France lui a tracé…