Dans un contexte où les réseaux sociaux deviennent des espaces d’expression débridée, parfois à la limite du licite, le Pôle National de Lutte contre la Cybercriminalité vient de rappeler fermement les limites à ne pas franchir. Dans un communiqué officiel signé par le Procureur Dr Adama Coulibaly, ce pôle spécialisé de la Cour d’appel de Bamako tire la sonnette d’alarme sur la prolifération d’activités contraires aux bonnes mœurs et à l’ordre public sur les plateformes numériques.
Quand les réseaux sociaux franchissent la ligne rouge
Bamada.net-L’évolution des technologies numériques a transformé les rapports sociaux, économiques et culturels. Si des millions de Maliens y trouvent un espace de communication ou d’opportunités commerciales, certains en profitent pour contourner les lois.
Le Procureur du Pôle National de Lutte contre la Cybercriminalité dénonce dans son communiqué l’usage croissant de plateformes comme TikTok, WhatsApp, Telegram, Instagram ou Snapchat pour la vente d’objets liés à la sexualité, la promotion de substances médicinales non autorisées, voire l’organisation de réseaux de proxénétisme.
Des enquêtes ont été ouvertes, et des interpellations sont déjà en cours. Le ton est donné : l’impunité ne sera plus de mise pour ceux qui exploitent le numérique pour pervertir les règles de notre société.
La loi comme rempart moral
Le rappel à l’ordre juridique est sans équivoque. Le Procureur invoque notamment l’article 512-53 du Code pénal, qui prévoit des peines allant de 1 à 7 ans de prison et 10 millions de francs CFA d’amende pour quiconque fabrique, vend, expose ou distribue des objets contraires aux bonnes mœurs.
De même, les articles 325-6 et 325-8 punissent sévèrement l’incitation à la débauche et le proxénétisme, tandis que les articles 321-22 à 321-52 encadrent rigoureusement l’administration de substances médicales ou l’exercice illégal de la médecine.
Ce corpus légal, longtemps ignoré dans l’espace virtuel, est désormais activement appliqué par les autorités judiciaires.
Le numérique ne doit pas être une zone de non-droit
Le communiqué du Procureur marque une étape importante dans la volonté de l’État malien de reprendre le contrôle sur l’espace numérique, devenu trop souvent une zone grise, voire une zone noire, pour des comportements dangereux, dégradants ou illégaux.
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À travers cette action, le Parquet affirme que le Mali, tout en garantissant la liberté d’expression et d’entreprise, ne tolérera pas l’anarchie numérique. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière, mais d’une mise en cohérence entre progrès technologique et respect des normes collectives.
Une responsabilité partagée
La lutte contre la cybercriminalité et la préservation des bonnes mœurs sur internet ne sont pas uniquement du ressort de la justice. C’est un combat collectif. Les parents doivent éduquer, les influenceurs doivent montrer l’exemple, les plateformes doivent filtrer, et les citoyens doivent alerter.
Bamada.net soutient pleinement l’initiative du Pôle National de Lutte contre la Cybercriminalité et encourage une vaste campagne de sensibilisation auprès de la jeunesse malienne, particulièrement exposée à ces dérives en ligne.
Conclusion : Pour un cyberespace sain et souverain
La démarche du Procureur Dr Adama Coulibaly n’est pas une simple mise en garde. Elle marque une volonté assumée de restaurer un ordre numérique fondé sur le respect des lois, de la dignité humaine, et des valeurs maliennes.
Il ne s’agit pas de censurer, mais de protéger notre société contre la banalisation de comportements déviants, souvent tolérés à tort au nom d’une fausse modernité.
L’État se positionne ainsi en garant d’un espace numérique sécurisé, moral et respectueux des droits fondamentaux. Une initiative que Bamada.net salue avec conviction et appelle les citoyens à soutenir activement.
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Moise Touré
Source: Bamada.net