En référence aux conséquences actuelles de la crise sécuritaire et politique que traverse le Mali, imam Dicko s’est posé la question suivante : « Ce qui est là, est-ce au nom de la religion ou est-ce (le fait) d’autres forces obscures, ou de gens frustrés par des comportements qui ont trouvé leur manière à eux de s’exprimer ? »
A propos de ses accointances supposées avec les mouvements terroristes qui opèrent en territoire malien, imam Mahmoud Dicko se veut pragmatique et réaliste. « Je ne partage rien avec qui que ce soit, mais il faut partager la vérité avec tout le monde », a-t-il souligné. « S’il y a un problème, il faut chercher à en connaître la nature pour ensuite trouver des solutions. »
Concernant la « religion », l’ancien chef du Haut Conseil Islamique du Mali se veut radical. « La religion ne doit pas être imposée (car) c’est un choix personnel. Le fait de venir avec des fusils et des bombes, ce n’est pas la religion. Ici en Afrique, la religion a toujours été un choix. Personne ne nous l’a imposée. »
Parlant des djihadistes, son propos est le suivant : « Il y a beaucoup de gens parmi eux qui sont là seulement parce que tous les horizons sont bouchés pour eux. Ils ne savent pas ce qu’il faut faire. Ils ont un fusil et c’est un instinct de survie pour eux. (Leur engagement dans le djihadisme et le terrorisme) n’est (donc) pas une conviction religieuse réelle chez eux. »
Sur les risques potentiels liés à son engagement, imam Mahmoud Dicko se montre serein. « Il y a trois choses qui ne m’ont jamais inquiété parce qu’elles ne dépendent pas de moi : où est-ce que je vais mourir ? Quand est-ce que je dois mourir ? et Comment je vais mourir ? Ce ne sont pas vraiment des préoccupations pour moi. »