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Crise socio-politique : Pour le M5-RFP, IBK n’est plus apte à diriger le Mali

Le mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP) reste plus que jamais déterminé à aller au bout de sa lutte. Après les affrontements entre manifestants et forces de sécurité ces derniers jours qui ont découlé de l’appel à la désobéissance civile du 10 juillet, occasionnant des pertes en vie humaines, le mouvement durcit à nouveau le ton et appelle le peuple malien à la détermination totale jusqu’à la démission du Président IBK.

 

La sortie face à la presse des leaders du M5-RFP ce mardi 14 juillet était attendue pour dévoiler la suite de la lutte et l’attitude que va adopter le mouvement contestataire, après la tournure dramatique des événements du week-end.

Le moins que l’on puisse dire est que le M5 ne désarme pas. Ni les arrestations puis les libérations dans la foulée de certains membres du comité stratégique, ni la répression des manifestants avec usage d’armes létales n’ont eu raison de la détermination du mouvement d’aller au bout.

« Les interpellations des dirigeants du M5-RFP et de nombreux militants anonymes n’ont en rien altéré notre détermination. Au contraire, cela nous conforte dans nos  convictions »,  clame vigoureusement Me Mountaga Tall.

« Nous avons acquis la conviction aujourd’hui qu’IBK n’a ni les capacités physiques ni intellectuelles pour diriger le Mali », martèle-t-il ensuite, acclamé par les militants.

C’est fort de cela et surtout avec « la ligne rouge qu’IBK a franchi en ordonnant de tirer à balles réelles sur les manifestants » que le M5-RFP est revenu plus que jamais, et  de façon intransigeante sur sa principale revendication de départ : la démission du Président IBK et de son régime.

En rencontrant à deux reprises les 13 et 14 juillet 2020 une délégation de la communauté internationale composée d’émissaires de la Minusma, de la Cedeao, de  l’Union Africaine et de l’Union Européenne, les leaders du M5-RFP n’ont pas cédé d’un iota sur leur revendication, à en croire Me Mountaga Tall.

« Nous leur avons rappelé que c’est suite à leur demande que nous avions abandonné la démission d’IBK mais par la suite ce dernier a ordonné de tirer sur les manifestants civils. Nous ne pouvons l’accepter. C’est pourquoi nous les avons remercié pour leur implication mais leur avons clairement signifié que nous sommes revenus à notre demande initiale qui est la démission pure et simple d’IBK », explique-t-il.

Plainte pour assassinats et poursuite de la désobéissance civile

Au moins plus d’une dizaine de personnes ont trouvé la mort depuis la montée de la tension vendredi 10 juillet. D’importants dégâts matériels ont été enregistrés et certains édifices publics et privés ont été saccagés.

Le M5-RFP prend le régime pour responsable et annonce avoir mis en place une équipe de juristes pour déposer plainte pour assassinats, en saisissant également la cour internationale de justice pour les crimes commis.

Pour Maitre Mountaga Tall, les consignes du mouvement ont toujours été claires. «  Nous sommes non violents. Il y a des milices privées qui opèrent », accuse-t-il, avec pour preuve l’interpellation le 12 juillet de deux éléments infiltrés, lourdement armées, chez l’imam Dicko, après le cas du vieil homme pris en flagrant délit à la place de l’indépendance.

Mohamed Salia Touré, président de la jeunesse M5-RFP appelle à la poursuite de la désobéissance civile, notamment l’observation stricte des 10 commandements établis, parce que, pour eux, depuis le vendredi 10 juillet, « Ibrahim Boubacar Keita n’est plus considéré comme Président de la République du Mali ».

« Nous demandons aux militants de barricader tous les ronds-points du district de Bamako, toutes les entrées et sorties des capitales régionales jusqu’à la démission effective d’IBK ».

Selon un communiqué de la Présidence de la République, une délégation de la Cedeao, avec à sa tête l’ancien président du Nigéria Goodluck Jonathan est attendue ce mercredi 15 juillet à Bamako, dans le cadre de la « facilitation du dialogue entre les partis à la crise politique en cours ».

Mais encore faudrait-il convaincre le M5-RFP de céder sur son exigence de démission du Président IBK. Issa Kaou N’djim le martèle formellement : « Vive le peuple, à bas IBK ! »

Germain Kenouvi

Journal du Mali

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