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Crise postélectorale : Le CDR sonne l’alerte !

A l’approche l’élection présidentielle prévue pour le 29 juillet prochain, les membres du Comité pour la défense de la République (CDR) attirent l’attention de l’opinion sur « une éventuelle crise postélectorale ». Pour le CDR, des signes annonciateurs d’une crise profonde sont perceptibles. C’est ainsi qu’ils ont adressé leurs préoccupations, dans un document, à la plupart des Ambassades et Institutions accréditées dans notre pays.

Pour le secrétaire administratif du CDR, Boubacar Yalkoué, à quatre mois de l’élection présidentielle, le CDR, attaché aux principes démocratiques et républicains, résolument engagé pour une élection inclusive, paisible et transparente, s’inquiète d’une éventuelle violence postélectorale surtout à l’issue de la prochaine présidentielle, compte tenu de la mauvaise organisation de ces joutes électorales. « Après la campagne du CDR dénommée « Ma carte Nina mon arme », qui a conduit son porte-parole, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath à sillonner l’intérieur et  l’extérieur du Mali, dont les grandes villes électorales (Kayes, Sikasso et Mopti ; Espagne, France, Italie, Allemagne, Suisse, Usa, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal…), le constat est en deçà de l’espérance qui nous animait. Près de 2/3 des jeunes de 18 à 24 ans n’ont pas pu être enrôlés,  plus de la moitié des Maliens qui ont été enrôlés n’ont pas obtenu leur carte Nina… », précise-t-il.

A à titre illustratif, poursuit-il, le Consul du Gabon et le 1er vice-président du Conseil de Base des Maliens du Gabon n’ont reçu que 2 000 cartes Nina et 1 000 cartes consulaires, alors qu’il y a plus de 50 000 Maliens résidant au Gabon. Aussi, nombreux sont des Maliens de la diaspora à perdre leur boulot, à être emprisonnés ou expulsés faute d’avoir l’une de ces pièces. « Depuis 2009, le Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec) n’a pas pu être poursuivi. Et cela a eu un effet considérable sur l’emprisonnement des Maliens au Gabon, car beaucoup ont perdu leur emploi pour motif de non-détention de papiers en cours de validité, mais aussi en tant que sans-papier… », s’indigne-t-il.

Selon  Boubacar Yalkoué, en Côte d’Ivoire où il y a plus de trois millions de Maliens, selon le ministre-conseiller à l’Ambassade et 1er vice-président du Conseil de base des maliens de l’Extérieur de Côte d’Ivoire, l’État n’a envoyé que 58 000 cartes Nina, sans le budget de distribution de ces cartes aux Maliens qui sont en grande majorité à l’intérieur, notamment dans les zones agricoles. « Depuis l’attaque de Grand Bassam, l’État ivoirien a exigé les pièces biométriques. Cette situation expose les Maliens à de nombreux difficultés dont la libre circulation, ou encore de faire des opérations bancaires, le Mali n’a pas encore opté pour la carte d’identité biométrique », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, le secrétaire administratif du CDR a indiqué qu’à cause de ces difficultés, aussi bien au Gabon qu’en Côte d’Ivoire, les populations ont proposé de payer elles-mêmes la machine d’enrôlement et le salaire du personnel. Toute chose qui a été malheureusement refusée par les autorités maliennes. “Au Togo où il y a plus de 5 000 Maliens, il n’y a ni Ambassadeur ni Consul. Au Sénégal, l’Ambassade couvre la Gambie, la Guinée Bissau et le Cap Vert. Les cartes Nina qui ont été envoyées pour les Maliens de ces trois pays sont stockées à Dakar, faute de budget de distribution… », a-t-tl déploré. Avant d’ajouter que ceux-ci constituent autant de sources de frustration pour nos populations qui croupissent sous le poids du chômage, de la pénurie d’eau, de la pauvreté… « Ainsi, ces hommes et ces femmes fondent tout leur espoir sur les prochaines élections pour changer la gouvernance en vue d’améliorer leurs conditions de vie. Mais, celles-ci se voient déjà exclues du processus, faute de carte Nina, de titre de séjour et de passeport du fait de l’incapacité du gouvernement malien », souligne-t-il. Ainsi, selon lui, les résultats proclamés de ces élections risquent d’être rejetés, surtout si ceux-ci sont en faveur du candidat du parti au pouvoir. Donc, cette situation peut amener à user de la violence pour contester ces résultats. « Nous savons tous que toutes les violences liées aux élections sont la résultante d’un sentiment d’exclusion, de fraude et de vol. Il est temps d’anticiper en créant les conditions d’inclusion par la distribution massive et rapide des cartes Nina, donner la possibilité aux citoyens détenteurs de fiches individuelles de pouvoir voter avec… », a-t-il conclu.        

Mohamed Sylla                    

Source: L’ Aube

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