Les émissaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avaient bouclé leurs valises, le lendemain l’Assemblée nationale française se fendait d’un soutien aux propositions de sortie de crise. Et le Conseil de sécurité des Nations unies faisait une déclaration dans ce sens.
La France promène ses brodequins dans la crise politique malienne. Sans fards ni poudre aux yeux, l’imam Mahmoud Dicko l’a rappelé à l’observation de sa stricte neutralité. A peine les émissaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avaient bouclé leurs valises, le lendemain l’Assemblée nationale française se fendait d’un soutien aux propositions de sortie de crise. Les jours suivants, le Conseil de sécurité des Nations unies faisait une déclaration dans ce sens. De gros intérêts sont certes en jeu. Les ex-colons se nourrissent sur le dos de l’Afrique dont les dirigeants pillent les maigres ressources placées dans des paradis fiscaux. Le cas malien illustre l’abandon des populations à leur triste sort, tenaillées par la faim et le besoin, au profit d’une famille qu’elle cherche à sauver à tout prix. Pas pour les beaux yeux du numéro un, mais pour étendre ses tentacules à tous les secteurs de production du pays. La France n’est nullement dans une logique de partenariat gagnant-gagnant, mais s’efforce de maintenir une politique d’exploitation de ses ex-colonies. D’où son acharnement à conserver coûte que coûte Boubou Cissé dans ses linges de chef du gouvernement. L’alternance au sommet de l’Etat français n’y change rien. On change d’emballage, mais la marchandise reste la même. Et pour ne pas se trouver nez à nez avec des Etats pris séparément, elle instrumentalise les organisations sous-régionales, notamment la CEDEAO très malhabile à régler les crises dans son espace. Tenez ! Le Burkina-Faso en est un des exemples les plus frappants. Contre vents et marrées, l’institution sous-régionale avait à cœur de sauver de noyade Blaise Compaoré, un pion de la France. Peine perdue. Le vaillant peuple a sué sang et eau pour se débarrasser de son dictateur encombrant.
L’imam n’a pas courbé l’échine devant les menaces : « je préfère mourir en martyr que de vivre en traitre ». Lesquelles menaces sont proférées aux lendemains de son refus d’accepter les propositions alléchantes dans le but d’abandonner ses alliés au milieu du gué.
S’agissant de l’actuel Premier ministre Boubou Cissé, l’imam a laissé entendre qu’il fut favorable à sa nomination après le départ du “Tigre de Badala“ Soumeylou Boubeye Maïga. Mais cela ne saurait justifier son maintien si le peuple réclame son départ.
La solution à cette crise n’est pas ailleurs, elle est ici pour cela IBK doit se montrer coopératif et doit faire preuve d’ouverture à son peuple, a-t-il suggéré.
Ousmane Mariko
Source: L’Informateur