Le Mali fait prêter serment aux nouveaux juges de la Cour constitutionnelle mais cette décision ne marque pas la fin de la colère de l’opposition.
Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a assisté à la cérémonie de prestation de serment des nouveaux juges de la Cour constitutionnelle, nommés la semaine dernière pour tenter de mettre fin à la crise politique dans le pays.
Les neuf nouveaux juges ont prêté serment lundi lors d’une cérémonie qui s’est tenue dans la capitale, Bamako.
Le Mali est plongé dans une profonde crise socio-politique depuis juin, les manifestants demandant la démission du président pour n’avoir pas mis fin à la violence des militants islamiques et à la corruption.
La crise a vu cinq chefs d’État du bloc régional de la CEDEAO se rendre dans le pays le mois dernier et proposer la formation d’un gouvernement d’union.
Les chefs d’État ont également demandé la nomination de nouveaux juges constitutionnels.
Outre la nomination de nouveaux juges à la Cour constitutionnelle, la CEDEAO a aussi recommandé fin juillet que la trentaine de députés, dont l’élection avait été invalidée par la Cour démissionnent.
De nombreux députés maliens concernés ont refusé catégoriquement de rendre leurs écharpes estimant avoir été choisis par le peuple malien et non la CEDEAO.
L’opposition a aussi rejeté la proposition de formation d’un gouvernement d’unité et a insisté pour que le président démissionne.
Les manifestations anti-gouvernementales qui avaient fait une pause pour les festivités de l’Aïd reprendront ce mardi.
Les manifestations populaires pour réclamer le départ du président Keïta, au pouvoir depuis 2013 sont organisées par une coalition hétéroclite d’opposants politiques, de chefs religieux et de membres de la société civile le M5 ou Mouvement du 5 juin.
L’une des figures de proue de cette contestation qui ne faiblit visiblement pas est l’imam Mahmoud Dicko, la figure des opposants au régime d’IBK.
Les médiateurs internationaux – de la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali, de l’Union européenne (UE) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) – ont également pris soin de l’engager dans les négociations. Malgré cela, aucune solution de sortie de crise n’a été trouvée.
BBC Afrique