Alors que les Maliens ont le regard résolument tourné vers l’avenir, j’apprends qu’à l’initiative d’un de mes anciens collègues contesté, un groupe des élus de la défunte législature organise une manœuvre bancale pour essayer de rétablir l’ancienne Assemblée Nationale. C’est un coup d’épée dans l’eau !
Je comprends ceux des ex-députés, et c’est l’immense majorité, qui estiment avoir été bien élus. Ils trouvent injuste d’avoir été privés de leur siège régulièrement obtenu dans les urnes. Mais au regard des événements, cette posture est intenable. Les Maliens se diront simplement que tous ces députés sortants ne pensent qu’à leurs postes et à leurs privilèges.
A un moment où nos compatriotes marquent clairement leur désir de conjuguer au passé l’épisode des élections législatives, il n’est ni utile ni productif de chercher encore à proposer ce genre de petits arrangements. D’aucun voudrait faire croire que nous sommes tous solidaires de la démarche. Ce n’est pas le cas!
Pour ma part, j’estime qu’après la crise politique et les évènements du 18 Août, nous ne devons penser qu’à l’avenir du Mali et non au nôtre. Nous devons être au chevet des populations et soutenir la dynamique de stabilisation en cours conduite par le CNSP.
A ce titre, les organisations qui proposeront des noms devront non seulement tenir compte de la légitimité nouvelle du M5-RFP, qui a poussé le vent de contestation contre le régime du président sortant, mais aussi de celle de certains des ex-députés régulièrement élus dans leurs circonscriptions, et qui disposent d’une véritable base électorale et sociale.
Le mouvement de contestation contre l’ancien régime a été un cri du cœur du peuple malien pour la Justice. Dans ce contexte, il faut également réparer l’injustice qui a été faite aux 31 députés spoliés de leurs sièges par la défunte Cour constitutionnelle et les intégrer à cette Constituante.
Voilà pour moi une solution bien plus équilibrée que celle consistant à vouloir coûte que coûte rétablir l’ancienne législature, avec la trentaine de députés les plus contestés de l’histoire politique nationale.
Aliou Boubcar DiALLO
Icimali