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Crise Mali – Côte d’Ivoire : Après les invectives, place à la diplomatie

Le bras de fer engagé entre le Mali et la Côte d’Ivoire au sujet des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali, continue de plus belle, et bien malin qui pourra prédire la fin. La situation se dégrade de jour en jour nonobstant la médiation togolaise et commence à inquiéter plus d’une personne.

 

Arrestation des 49 soldats ivoiriens au Mali : Pourquoi les menaces et les invectives n’y changeront rien

Récemment, le procureur de la République du Mali a inculpé les 49 militaires et les a placés sous mandat de dépôt pour « atteinte à la sûreté de l’Etat, franchissant ainsi un palier de plus dans l’escalade. Dans le même temps, des jeunes ivoiriens, regroupés au sein d’une association, ont organisation une manifestation de protestation devant l’ambassade du Mali en Côte d’Ivoire, réclamant la libération des militaires ivoiriens.

Des artistes maliens ont été interdits de concert à Abidjan, les organisateurs ayant cédé sous la pression de certains jeunes ivoiriens. Sur les réseaux sociaux, les échanges « d’amabilités » entre ivoiriens et maliens deviennent de plus en plus violents, avec à la clé des menaces qui donnent froid au dos. Heureusement c’est sur …les réseaux sociaux.

Lentement mais sûrement, l’incident de l’aéroport Modibo Kéita Senou de Bamako prend une proportion qui risque d’être incontrôlable, si l’on y prend garde. C’est pourquoi, l’initiative prise par le président Macky Sall, président du Sénégal et président en exercice de l’Union Africaine, d’évoquer ce problème lors de sa visite officielle au Mali, doit être saluée à sa juste valeur.

S’inspirer de la démarche du président Macky Sall

Cela montre de toute évidence, qu’il faudra d’une façon ou d’une autre en finir avec les accusations, les dénégations et les invectives et opter pour une négociation entre maliens et ivoiriens au plus haut niveau. Les bonnes relations qu’entretiennent le Sénégal et le Mali, en dépit de la parenthèse malheureuse des sanctions inutiles de la Cedeao à l’encontre du Mali, doivent pouvoir inspirer les autres pays voisins du Mali.

Dans sa déclaration à l’arrivée comme au départ de Bamako, le président sénégalais a mis en exergue, la nécessité pour les Etats africains d’être solidaires du Mali, dans la lutte contre le terrorisme. Morceau choisi : « …le terrorisme est un phénomène global qui doit nécessiter des réponses globales…je crois que le Mali mérite le soutien total de toute la communauté africaine et de la communauté internationale dans sa lutte acharnée contre le terrorisme… ».

 

Cette démarche du président sénégalais doit pouvoir inspirer les états voisins du Mali et particulièrement la Côte d’Ivoire. Le chef de l’Etat ivoirien, à ce stade de l’affaire, serait ainsi bien inspiré de prendre son bâton de pèlerin, en emboitant le pas au président Macky Sall, pour une rencontre au haut niveau avec les autorités maliennes. Cela permettrait de faire tomber les barrières de méfiance, de discuter en toute franchise, et crever l’abcès.

Une grosse couleuvre difficile à avaler

Il faut pour cela que tout le monde se départisse de son égo pour régler au plus vite cette malheureuse affaire. Les menaces et les invectives n’y changeront rien. Place doit être faite à la diplomatie directe mais… au plus haut niveau. C’est le lieu d’interpeller tous les cyber activistes, journalistes et autres analystes politiques à l’effet de mettre balle à terre, et d’analyser sereinement la situation en toute objectivité.

Affirmer à tout bout de champ que le gouvernement de transition malien fait dans le populisme et cherche à détourner le regard des maliens sur ses échecs, est un point de vue. Mais en même temps, il faudrait que ces personnes s’interrogent sur la réalité du fait que, l’élite de l’armée ivoirienne, la crème de cette armée, le dernier rempart de la République, les forces spéciales puissent être déployées à l’aéroport de Bamako, juste pour surveiller les installations, les infrastructures et équipements d’une entreprise privée, comme de vulgaires vigiles !

 

C’est une grosse couleuvre difficile à avaler. En tout état de cause, l’on doit pouvoir désormais dépasser les passions, les égos, les états-d’âmes et les fantasmes pour résolument faire la place à la diplomatie…directe. Ainsi va l’Afrique. Arrive le jour où, l’ivraie sera séparée de l’ivraie.

Source : Afrique sur 7
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