La dégénérescence du niveau scolaire au Mali est un mot qui ne cesse de sonner le glas en dérangeant la conscience de tous les patriotes de ce pays. Comme cause, il n’est pas rare d’apprendre que ce sont les enfants qui sont fautifs, alors qu’en tout état de cause, la faute incombe aux autorités de l’État qui ne veillent plus sur le niveau des élèves, mais sur le pourcentage des scolarisés et des admis aux différents examens. Il est déjà novembre et les élèves admis au DEF en 2018 attendent toujours d’être orientés pour rejoindre les classes. Ils y resteront pour combien de mois ?
La cause de la décadence du niveau scolaire des élèves maliens engage plusieurs responsabilités dont notamment celle des autorités de l’État. Il est plus aisé d’accuser les enfants de ne plus avoir le niveau que de se tourner vers les principaux responsables de ce drame. Il convient quand même de faire remarquer que si les élèves maliens se trouvent aujourd’hui à la traine, c’est parce que l’État malien n’est plus dans une posture de compétitivité. Pendant que dans maints États, les cours démarrent en septembre, au Mali, il faut attendre novembre ou décembre, qui sait, pour voir des élèves reprendre le chemin de l’école.
Depuis le mois de juillet, les résultats des examens du Diplôme d’Études Fondamentales (DEF) sont apparus. Mais nous sommes déjà en novembre, les élèves admis à cet examen n’ont pas encore été orientés. Ce qui montre irrémédiablement que ces élèves se trouvent toujours dans les rues et cela depuis le début du mois de juin, après leur examen. Les autorités en charge de l’Éducation ne les auraient-elles pas oubliés parce que plus préoccupés par d’autres choses plus urgentes qu’une « simple orientation » ?
En tout état de cause, cette situation, ajoutée à la grève des promoteurs des écoles privées secondaires ainsi que de certaines écoles publiques, vient confirmer un manque d’engagement de l’État pour assurer une meilleure qualité d’éducation au Mali. Nous ne sommes pas sans savoir que dans la quasi-totalité des écoles secondaires privées, notamment les lycées, les cours au niveau des classes de 10e et de 11es années se limitent au second trimestre et plus précisément au début du mois d’avril. Ce qui fait 6 à 7 mois de cours au lieu de 9 mois comme le veut le calendrier scolaire. Des programmes aussi riches et variés qui n’arrivent même pas à être dispensés exhaustivement durant 9 mois. Comment se fait-il que nous réussissions à le faire pendant six (6) ou sept (7) petits mois ? C’est pire pour cette année où les enfants n’auront peut-être que cinq (5) ou six (6) mois, voire quatre (4) ou cinq (5) mois d’étude. Dans cette cacophonie généralisée, impossible pour les élèves d’avoir le niveau requis pour faire honneur à leurs parents et par ricochet à la nation tout entière.
Rappelons qu’en plus de cet aspect, cette année, les écoles secondaires privées comme publiques peinent encore à trouver leurs dotations en fournitures scolaires pour les élèves. Cela constitue une autre plaie de l’éducation malienne cette année et qui ne peut que nous déshonorer.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays