La crise économique qui paralyse actuellement le pays frappe de plein fouet le secteur hôtelier. Pendant que dans la sous- région, notamment à Accra, Cotonou, Ouagadougou, Abidjan etc., les hôtels affichent plein, à Bamako les clients se font rares dans la plupart des grands hôtels.
La fin d’année est plus que catastrophique et la nouvelle année n’augure rien de bon. Au Groupe Azalai, Radison Blu, Sheraton, Hôtel de l’Amitié, et autres, le moral est au plus bas. La situation est tellement grave que certains établissements sont en train de chercher des pistes de solution, pour faire face à la crise.
C’est le cas de Radison Blu, un hôtel emblématique de la ville de Bamako en plein cœur de l’ACI 2000, qui s’apprête à opter pour un plan d’ajustement structurel de son personnel. Une note a d’ailleurs été adressée au personnel dans ce sens. Quant à l’hôtel de l’Amitié, la direction et les délégués du personnel sont actuellement en discussion sur le sort des employés. Non loin de là, à Azalai Salam Hôtel, la situation n’est pas rose non plus. Mais pour l’heure, on n’envisage pas une solution radicale, même si elle reste une éventualité. D’autres hôtels ont sensiblement réduit le personnel, afin de faire face aux charges. Toute chose qui fait que des hôtels sont devenus depuis quelques mois une place des fêtes pour certains rares nantis de la capitale qui s’y rendent pour célébrer leur anniversaire, mariages et autres.
A l’intérieur du pays, la situation est des plus désastreuses et les hôtels sont dans un état lamentable. La désertion des hôtels au Mali avec les conséquences qui s’en suivent est un indicateur essentiel de la santé économique du pays. On n’a plus besoin de porter des loupes ou des jumelles pour se rendre compte que l’économie malienne est au creux de la vague et y restera longtemps tant que le régime actuel, ne trouvera pas une solution pour juguler la crise sécuritaire et fais son possible pour le retour de l’administration sur toute l’étendue du territoire.
Dans un pays marqué par une crise sociale aiguë avec des grèves dans tous les secteurs, les déflatés de ces hôtels vont rejoindre la vague des chômeurs qui constituent une bombe à retardement. Des sources évoquent d’ailleurs la délocalisation de plusieurs entreprises et sociétés du Mali vers les pays voisins. La soi-disant reprise en main de la situation dont se réjouissent certains proches du régime parait bien un leurre, tant le niveau de délitement et de désagrégation de tous les pans de l’économie est sans précédent.
Assi de DIAPE
Source: Le Point du Mali