Il l’a annoncé, le jeudi 1er juin, au cours d’une conférence de presse, aminée au siège de la FEMAFOOT. L’objectif de la conférence était de faire le point de l’exécution du protocole d’accord signé le 27 avril entre lui et le Collectif des clubs et ligues majoritaires. Boubacar Baba Diarra s’appuie sur la lettre de la FIFA avec les passages suivant : «Remplacer un comité exécutif élu par une commission de normalisation est une mesure exceptionnelle qui révèle du pouvoir exclusif de la FIFA. Une telle décision ne peut être prise sans que la FIFA ait au préalable constaté que les conditions de son application sont réunies. Or, il apparaît que dans le cas présent, les circonstances particulières ne sont pas telles qu’elles justifient le remplacement du comité exécutif actuel par un comité de normalisation ». L’instance dirigeante du football mondial ne prend ainsi pas en compte le fait que Boubacar Baba Diarra a été élu à Mopti sur une liste de 21 membres sur lesquels 13 ne se reconnaissent plus dans le Comité exécutif.
Une autre donne est que la mise en place du Comité de normalisation résulte d’un accord entre les parties, suite à une négociation menée par le ministre du Commerce et Porte-parole du gouvernement, Abdoul Karim Konaté et son collègue Amadou Koïta, sous la supervision du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Si l’accord n’est pas respecté, la crédibilité de ces dirigeants voire le président de la République prendra un coup. Du reste, que vaudra désormais la parole et la signature d’un Etat incapable de faire appliquer un petit accord ?
Du côté du Collectif des clubs et ligues majoritaires, on n’est pas surpris outre mesure. Ils disent avoir prévenu les négociateurs que les précédents accords avaient connu le même sort, notamment celui obtenu par l’Assemblée nationale du Mali. Et d’accuser Boubacar Baba Diarra d’avoir réussi à dribbler tout le monde depuis le déclenchement de la crise en 2015. Au point que plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un soutien dont il jouit auprès du gouvernement, argument pris notamment du report à une date ultérieure des élections des ligues de Bamako et de Ségou. Lesquels reports, estime-t-on, lui serviraient pour créer une majorité et de faire une Assemblée générale extraordinaire taillée sur mesure, le 12 juin prochain. Contrairement au protocole d’accord, la prochaine Assemblée générale extraordinaire va valider la levée des sanctions infligées par la FEMAFOOT et liées à la crise. Dans ledit accord, elle doit servir de cadre de mise en place du comité de normalisation mais le président soutient, lui, que la FIFA n’en veut pas. Lui aussi n’en souhaite pas sinon qu’un autre schéma aurait dû consister à démissionne le 12 juin pour contraindre la FIFA viendra à mettre en place le comité de normalisation.
Ousmane Camara
Le Témoin