Je voudrais attirer l’attention du Premier ministre Boubou Cissé sur la sensibilité de la situation du pays et le danger qui guette les institutions de la République. Ces menaces ne sont pas hors de sa portée s’il prenait les bonnes décisions au bon moment.
- Les populations de Tombouctou sont mécontentes et ont pris d’assaut l’aéroport de la ville et ses voies d’accès depuis bientôt une semaine. Elles réclament une date pour la reprise des travaux de la route de Tombouctou dont le marché a été attribué à SATOM qui a mobilisé les matériels sur place mais sans un sous d’abord. La mauvaise communication des services de la Primature a fait dire par certains que les machines ont quitté Tombouctou pour aller commencer la route de Kati-Didiéni. Alors, les populations se sont révoltés pour demande le goudron pour leur localité. Les choses sont à la portée de l’état si le PM engageait personnellement les discussions avec la jeunesse pour annoncer des délais jouables et faire un compromis.
- Les jeunes de Bandiagara ont marché en grand nombre en riposte au démantèlement de la base militaire de DANA AMASSAGOU et pour réclamer :
– la démission du Premier ministre Boubou Cissé ;
– le départ des forces étrangères du Mali dont la minusma ;
– le retour des déplacés dans leurs familles ;
– la sécurisation des personnes et de leurs biens.
Ils ont scandé ” abas” le PM, la minusma, Barkhane, le Gouverneur, le préfet et l’ensemble du gouvernement. Au niveau de cette région, le PM doit ouvrir un dialogue sincère en s’appuyant sur les personnalités consensuelles et respectées des localités du pays dogon pour ne pas laisser les autres cercles suivre le pas de Bandiagara.
- L’autre zone en ébullition, est la jeunesse de Mopti qui a déjà marché plusieurs fois pour plusieurs objectifs non encore satisfaits notamment : le choix du représentant du Président IBK au centre, les histoires de milices etc… Là-bas aussi les mécontents sont nombreux et ils attendent simplement un déclic. Ce qu’il faut à tout prix éviter. La question de la route Sevaré Gao risque de les impliquer, car il suffit d’une seule étincelle pour allumer la braise.
- La ville de Gao est aussi remontée et les semaines dernières, ils sont aussi montés au créneau pour réclamer la réfection de la route Sevaré-Gao, car pour eux pour aller à Gao, il faut passer par le Niger ou par le Burkina Faso. À ce niveau aussi des pourparlers sincères sont nécessaires pour désamorcer la bombe. A défaut c’est un soulèvement en attente.
- Je ne voudrais pas évoquer que Kati et Kayes ne sont pas dépassés, car les travaux qui démarrent à Kati ne constituent que le carrossage de la route et SATOM attend encore le moindre centime.
- À Bamako aussi les voies sont impraticables : De la tour de l’Afrique au 26 Mars, la route Quinzambougou Zone industrielle, Sotuba, Kalaban-Coro, Kalaban-Coura et bien d’autres localités encore. Celles qui n’étaient pas goudronnées sont pires que ces calvaires cités. Alors il ne faudrait pas que la fièvre de la route, j’allais dire le printemps ROUTE contamine la jeunesse Bamakoise déjà désabusée, appauvrie et aigrie depuis des années. Il faut agir à temps, car le dialogue est la meilleure chose, qui pourtant, est toujours la dernière arme de l’état.
Seydou Oumar Traoré
Source: Le Confident