Selon l’Association Santé Nomade, composée d’agents volontaires, qui intervient dans la région, la propagation rapide de la pandémie dans la ville sainte de Tombouctou s’explique par le fait qu’il n’y a un manque de moyens adéquats pour faire face à la pandémie.
« C’est le manque de moyens financiers, parce que nous n’avons pas assez de matériels pour assurer la protection du personnel d’abord ; ensuite de la population en générale. Les dispositifs en place aussi ne sont pas nombreux. Notre Association est au niveau du Centre de Santé de Référence de Tombouctou dont la majeure partie est composée de volontaires qui s’évertuent à appuyer le personnel de l’hôpital et interviennent à chaque entrée et sortie de la ville. Actuellement, c’est une crise sanitaire qui nous préoccupe. Nous avons besoin de spécialistes pour s’occuper de la prise en charge des cas confirmés», déclare Bouba Touré, infirmier et membre de Santé Nomade à Tombouctou.
Aussi, estime notre interlocuteur, face à la gravité de la situation de la crise dans la région de Tombouctou, les campagnes de sensibilisation ne suffisent plus :
« Il faut mobiliser et motiver davantage les agents du Développement social qui ont un rôle très important à jouer dans la sensibilisation de proximité des populations pour nous faciliter la tâche. Il nous faut faire comprendre que le respect des mesures barrières édictées sont les seuls moyens de lutte contre cette maladie. Il y a aussi le contingent de la MINUSMA eux sont confinés dans leur camp. Quant aux autochtones, leur prise en charge se passe à l’hôpital. Actuellement, ils ont mis en place un cordon dans la cour de l’ancien Centre de référence de Tombouctou. Ce dispositif de prise en charge est composé d’environ d’une quinzaine de stands pour environ quatre lits chacun. Même les agents volontaires ont peur pour leur propre sécurité ».
Quant à cet autre agent d’une ONG humanitaire à Tombouctou, il indique que le cas de la région de Tombouctou a des explications :
« Vous savez à Tombouctou, le nombre de cas monte en flèche, car là-bas, les tests sont faits systématiquement contrairement à Bamako ».
Il convient de noter que la pandémie continue à se répandre dans la ville de plus belle et que des mesures drastiques doivent être prises pour endiguer cette pandémie qui a tant fait de dégâts en plus de la crise sécuritaire qui secoue déjà la zone depuis plus de huit ans. »
Andiè Adama DARA.