L’UNICEF dans une déclaration redoute des conséquences de la pandémie de COVID-19 sur les acquis et les avancées en matière notamment du respect des droits des enfants à la santé et à l’éducation. En effet, à cause du coronavirus, les campagnes de vaccination sont stoppées, les écoles sont fermées, les programmes de nutrition pour des enfants sont également arrêtés. Tous ceux-ci sont des éléments à tenir en compte dans la riposte contre le coronavirus parce qu’ils auront de graves conséquences sur le sort des enfants.
’humanité fait face à une pandémie qui est train de faire des ravages, à travers le monde. Plus de la moitié de la planète est confinée. Une mesure restrictive pour freiner le rythme de la maladie qui, à ce jour, n’a pas de remède et pour lequel le monde est engagé. Dans ce contexte de guerre contre le coronavirus, l’UNICEF dans une déclaration alerte sur la situation des enfants surtout dans les pays à revenu faible. Pour l’Organisme onusien, la lutte contre cette maladie n’est pas sans conséquence sur les progrès réalisés pour le respect de certains droits fondamentaux.
« En matière de santé, la COVID-19 risque de submerger des systèmes de santé fragiles dans les pays à revenu faible et intermédiaire et d’anéantir les progrès réalisés depuis plusieurs décennies en matière de survie, de santé, de nutrition et de développement des enfants. Un nombre trop élevé de systèmes de santé nationaux connaissait cependant déjà des difficultés », affirme l’Organisation dans sa déclaration. Déjà avant la crise de COVID-19, 32 % des enfants à travers le monde qui présentaient des symptômes de pneumonie n’étaient pas emmenés en consultation chez un professionnel de santé. Alors que se passera-t-il au plus fort de l’épidémie de COVID-19 ? S’inquiète-t-elle.
« Nous observons déjà des perturbations dans les services de vaccination, qui font peser la menace d’épidémies de maladies pour lesquelles nous disposons déjà de vaccins, comme la polio, la rougeole et le choléra. Nous risquons de perdre bien plus de nouveau-nés, d’enfants, de jeunes et de femmes enceintes pour des causes étrangères au coronavirus si les systèmes de santé nationaux, qui subissent déjà une forte pression, sont totalement submergés », alerte l’UNICEF.
Elle souligne que de nombreux programmes de nutrition sont perturbés ou suspendus, tout comme des programmes communautaires de détection précoce et de traitement des enfants sous-alimentés. Face au risque, l’UNICEF appelle à agir dès maintenant « pour préserver et renforcer les systèmes de santé et de nutrition dans tous les pays du monde ».
Également, l’UNICEF en faveur du respect du droit des enfants relève l’observation des règles d’hygiène ne peut être effective par tout dans le monde. Et pour cause : « dans le monde, 40 % de la population, soit 3 milliards de personnes, ne disposent toujours pas d’installations de base pour le lavage des mains avec du savon et de l’eau à domicile. Elles représentent près des trois quarts de la population des pays les moins avancés ».
La situation n’est pas également fameuse en matière d’éducation. Le système éducatif en général est interrompu à cause de la pandémie. Les écoles sont fermées pour réduire la contamination. « Les fermetures d’écoles décidées à l’échelle de pays entiers ont perturbé la scolarité de plus de 1,57 milliard d’élèves dans le monde, soit 91 % d’entre eux. Les précédentes fermetures nous ont appris que les élèves, en particulier les filles, qui sont déscolarisés pendant de longues périodes ont peu de chances de retourner en classe une fois les écoles rouvertes ».
Il n’y a que ces conséquences. En effet, selon l’UNICEF, la fermeture des écoles interrompt également l’accès à des programmes de nutrition qui s’appuient sur les établissements scolaires, ce qui fait grimper les taux de malnutrition. Donc, face à cette situation, elle soutient : « il n’a jamais été aussi urgent de renforcer nos engagements, et nos investissements, en faveur de l’éducation ».
Quid des retombées socioéconomiques du COVID-19 sur les enfants les plus vulnérables qui paieront le prix fort. Sans doute, les mesures de circonscrire le covid-19 risquent d’aggraver encore leur situation, prévient l’UNICEF. Elle suggère aux gouvernements d’intensifier les mesures de protection sociale en faveur des millions de parents qui luttent pour ne pas perdre leurs moyens de subsistance et leurs revenus.
« Ils peuvent pour cela mettre en place des filets de sécurité sociale et des transferts monétaires, préserver les emplois, collaborer avec les employeurs pour soutenir les parents qui travaillent et mettre l’accent sur des politiques qui permettent aux familles d’accéder à des services vitaux de santé, de nutrition et d’éducation », propose-t-elle.
Ces périodes sont malheureusement le moment où le taux d’exploitation et d’abus contre les enfants s’explose. A ce titre l’UNICEF a rappelé que les fermetures d’écoles lors de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 ont entraîné de fortes hausses du travail des enfants, des négligences, des abus sexuels et des grossesses chez les adolescentes.
En somme, pour l’UNICEF, les enfants qui traversent déjà des crises humanitaires ne doivent pas non plus être oubliés dans la riposte à COVID-19. « L’année 2020 était déjà en passe de devenir l’année comptant le plus grand nombre de personnes nécessitant une aide humanitaire de toute l’histoire. Les facteurs de vulnérabilité des enfants qui vivent dans des pays touchés par des crises ne vont pas disparaître et risquent d’être aggravés par les conséquences de cette pandémie. Un double péril menace donc les enfants », met en garde l’UNICEF dans sa déclaration.
Par Sikou BAH
INFO-MATIN