Le chef de l’état a décidé, à l’issue de la réunion extraordinaire du Conseil de défense nationale, d’octroyer 6,3 milliards de Fcfa pour lutter contre le Covid-19.
Le tableau épidémiologique de la pandémie du coronavirus à l’échelle planétaire donne, à juste raison, le tournis. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a même déclaré le Covid-19 comme «une crise sanitaire mondiale majeure de notre époque» et exigé des pays la mise en œuvre de plans de prévention et de lutte contre le fléau. Notre pays qui n’a pas enregistré de cas de coronavirus confirmé, a décidé de prendre le taureau par les cornes et d’anticiper sur les risques de contamination à travers une surveillance épidémiologique permanente et une batterie de mesures de prévention et de prise en charge d’éventuels cas.
Un plan de contingence ou plan d’urgence a été élaboré par le département de la Santé et des Affaires sociales pour empêcher le virus d’entrer dans notre pays et le circonscrire le cas échéant. Au regard de la gravité de la pandémie dans le monde, mais surtout de l’urgence et de la nécessité de préserver notre pays, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, à l’issue d’une réunion extraordinaire du Conseil supérieur de la défense nationale, a pris l’initiative d’octroyer 6,3 milliards de Fcfa à la lutte contre le coronavirus. Ce qui atteste de la volonté des plus hautes autorités de s’inscrire dans la prévention et la lutte contre cette pandémie mais aussi de renforcer le plan de contingence.
Par ailleurs, des mesures utiles ont été prises pour mieux organiser la riposte en cas d’épidémie. à cet effet, des dispositifs de confinement ont été mis en place au niveau des centres hospitalo-universitaires (CHU) du Point G, de Gabriel Touré et de l’Hôpital du Mali. Ces dispositifs permettent d’isoler les cas suspects en attendant que le diagnostic soit établi. Une fois confirmés positifs, les malades infectés par le Covid-19 seront acheminés dans des centres de prise en charge au niveau des mêmes établissements. Mais ces unités de soins attendent d’être équipés en extracteurs d’oxygène, en aspirateurs et autres accessoires utiles.
Selon le secrétaire général du ministère de la Santé et des Affaires sociales, l’initiative du président est vraiment salutaire parce que les ressources qui seront mobilisées permettront de répondre et d’équiper les unités de soins contre le coronavirus, installées au niveau des établissements hospitaliers, de renforcer le dispositif de contrôle au niveau des aéroports et des frontières terrestres.
Le fonds annoncé par le chef de l’état servira aussi à payer des médicaments, des kits de prise en charge, des gels et des savons, à former le personnel sanitaire et renforcer les laboratoires. Il permettra aussi d’assurer la communication et la sensibilisation de l’opinion nationale sur les enjeux de la maladie qui peut évidemment avoir un impact réel sur l’économie du pays.
La peur règne sur la ville et chacun y va de son petit commentaire sur les réseaux sociaux, qui pour rappeler une rumeur persistante et sans fondement aucune, qui pour dire que la vie continue même avec Covid-19, qui pour apprécier le fait que le gouvernement soit passé à la vitesse supérieure avec la suspension des vols en provenance des pays touchés par le coronavirus, l’interdiction des regroupements publics jusqu’à nouvel ordre, la fermeture des écoles pour trois semaines. D’après les spécialistes, il est important que les populations observent des mesures d’hygiène individuelles et collectives, y compris des comportements comme éviter les poignées de mains et les accolades, entre autres. Une chose est sûre, le coronavirus ne connaît pas de couleur de peau encore moins de frontières. Il peut sévir avec une fulgurance à nulle autre pareille.
Il est utile de préciser que le plan de contingence avait été ficelé initialement à un peu plus de 5,127 millions de Fcfa. Mais le président de la République est allé au-delà de ce montant en accordant 6,3 milliards à la prévention et à la lutte contre la pandémie du Covid-19 dans notre pays.
Bréhima DOUMBIA
Source: Journal L’Essor-Mali