Depuis l’apparition de la Covid-19 dans le monde entier, toutes les activités ont pris du recul, notamment au Mali. Notre pays n’est pas exempt des impacts de la pandémie. Tout le monde se plaint de la galère et tous ont peur de se voir contaminer par ce virus. L’endroit propice pour une contamination rapide est le marché. C’est un endroit où tout le monde se rend pour diverses raisons et dont la promiscuité est inévitable, pour la simple raison qu’« On se touche, même sans le vouloir ». Se protéger le nez avec le masque peut être possible, mais se tenir à un mètre de l’autre serait une mission impossible.
En ce temps de coronavirus, nous pouvons dire que les plus exposés sont ces personnes qui font du commerce ou se rendent au marché. Ils sont à la recherche de leur pain quotidien. Cette maladie exige qu’on se protège le nez avec un masque, ne pas s’approcher de quelqu’un de plus d’un mètre, se laver régulièrement les mains au savon, etc. Avec toutes ces agitations au marché, est-il possible de respecter ces mesures barrières ? Pour en savoir davantage à ce sujet, un tour au marché de Sénou, à la périphérie de Bamako et à la commune II du district de Bamako s’est avéré nécessaire.
Les quelques vendeurs qu’on a interrogés sont convaincus de la présence et de la réalité de la maladie. C’est le cas de la nommée Bah Traoré. Elle est une vendeuse de poissons au marché de Sénou. La longue présence de la maladie parmi nous l’a rendu pessimiste : « Je crois à la présence de cette maladie, j’avais commencé à me protéger au début, mais après j’ai abandonné. » Toutefois, elle estime que la maladie impacte sur leur activité commerciale : « Cette maladie a réduit le nombre de clients, car tout est devenu cher. Avant la fête de ramadan, c’était mieux, mais dès que la fête est passée, il y’a moins en moins de clients. Nous souffrons vraiment de cette situation ».
Elle n’est pas la seule à être dans cette situation. Mais contrairement à elle, M. Sylla se protège. Il est un vendeur de condiments et de vivres. Il nous affirme que cette maladie est très dangereuse. « Je me protège tout le temps et j’utilise le gel hydroalcoolique. » Il revient également sur la situation peu enviable du marché : « La fête a déjà trouvé qu’il y’avait moins de vente. Mais maintenant c’est devenu pire. D’habitude, le reste du mois de la fête de ramadan n’est pas très réjouissant pour nous, les vendeurs. Cette maladie a aggravé les choses, car ç’a même fait fuir nos clients ».
Une autre vendeuse, qui a préféré garder l’anonymat, nous a fait savoir qu’elle ne croit pas à cette maladie. « Même si c’est vrai, qu’est-ce qu’on peut bien y faire. Chacun d’entre nous est exposé à ce virus. Il faut bien qu’on sort pour pouvoir nourrir notre famille. En plus de cela, je n’ai pas le temps pour leur mesures barrières là », a-t-elle laissé entendre.
Ce ne sont pas que les vendeurs de condiments et de vivres qui sont frappés par cette maladie. Selon M. Mamadou Diarra, un boucher au marché de la commune II du district de Bamako, l’apparition de cette maladie a ralenti toutes leurs activités : « Nous ne sommes plus à mesure de vendre de la nouvelle viande chaque matin comme avant. Car les acheteurs viennent acheter en quantité pour le conserver. Cela a diminué notre taux de vente ».
Pour Maïmouna Doumbia, une vendeuse de légumes, cette maladie a fait fuir leurs clients. « Malgré que certaines personnes ne croient pas à l’existence de cette maladie,ceux qui y croient, ne fréquentent plus le marché comme avant. Chose qui affaiblit notre clientèle. Nos légumes pourrissent souvent et on est obligé de les jeter ».
D’après Aïssata Touré, une cliente, « le coronavirus a fait que tout est chère. Les tomates qu’on achetait à 50f sont maintenant vendues à 100f. Un kilogramme de pomme de terre qui était à 200f est maintenant à 500f. Nous avons entendu le président de la République dire que les prix des denrées de première nécessité seront réduits. Nous avons même vu les contrôleurs venir inspecter le marché. Mais avec tout ça, rien n’a changé. Il n’y a que certaines marchandes qui respectent les consignes du président de la République. À croire qu’on est à plus de 1000 cas positifs et que le taux augmente chaque jour de plus ».
Oumou Kouttoum Cissé et Sira Niagaté, stagiaires
Source: Journal le Pays- Mali