Le 6 octobre 2021, le chef de service de recouvrement de la Banque commerciale du Sahel (BCS) informait sa hiérarchie d’un cas de tentative de retrait frauduleux sur le compte d’un client dénommé Ousmane Togo d’un montant de 5 300 000 F CFA suivant chèque BCS-SA n°3427628 dont le porteur serait Oumar Koné. Ce dernier a aussitôt été interpellé par les agents du commissariat de police du 12e arrondissement de Bamako.
Par la suite, un des collaborateurs d’Ousmane Togo déclara que le compte de ce dernier était débité d’un montant de 4 800 000 F CFA suivant le chèque numéro BCS-SA 3427630 par remise sur le compte n°01251107026877 ouvert au compte de Oumar Koné.
L’inculpé a reconnu les faits tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur. Il a ajouté avoir connu Madou Doumbia sans autres renseignements dans le bar “Montana”, sis à Banankabougou. C’est dans ce bar que Madou Doumbia a sollicité sa collaboration qui consistait à effectuer des opérations de remise de fonds avec des faux chèques d’un montant venant de Lomé.
Comparu lundi dernier devant la Cour d’assises spéciale sur les crimes économiques et financiers pour les faits de faux, usage de faux, escroquerie et extorsion de fonds, l’inculpé, Drissa Sacko alias Oumar Koné a reconnu sans ambages les faits tout en tentant de donner les raisons.
“Je suis mécanicien. Il y a eu des moments où ça n’allait vraiment pas chez moi. Pour avoir le prix de la popote, c’était un problème. J’ai rencontré Madou Doumbia dans le bar Montana. Il m’a fait savoir qu’il est le représentant d’une entreprise pétrolière basée à Lomé. Mais qu’il est au Mali pour chercher des clients. C’est comme ça que j’ai décidé de collaborer avec lui. Si je savais que M. Doumbia était un escroc, je n’allais pas m’associer à lui. Depuis 2021 je suis en prison et lui a disparu dans la nature”, déclarera-t-il à la barre.
Le parquet général, représenté par le procureur près le Tribunal de la Commune IV, Idrissa Hamidou Touré dans ses réquisitions a expliqué à la Cour que tous les éléments constitutifs sont réunis contre Drissa Sacko alias Oumar Koné et que la responsabilité ne doit nullement être recherchée ailleurs.
“M. le président à supposer même qu’il n’est pas l’auteur du faux, mais il était au courant de son établissement. Il a même donné son quitus en remettant sa photo d’identité pour que ça soit établi. Tout au moins il est complice de l’établissement du faux. Concernant l’usage de faux, n’en parlons même pas c’est lui qui a fait exclusivement usage de faux. Ce faux qui plus tard allait lui servir pour pouvoir provoquer la remise de 4 800 000 F CFA. Le faux, l’usage de faux et l’escroquerie sont bien établis. Il sied donc à la Cour de retenir le prévenu dans les liens de l’accusation”, a plaidé le parquet général.
Le conseil de l’accusé a demandé la clémence en exhortant la Cour de lui infliger une peine qui lui permettra de rentrer chez lui après 3 ans passés en prison.
La Cour, dirigée par Nouhoum Diabaté, a condamné Drissa Sacko alias Oumar Koné à 5 ans d’emprisonnement ferme.
La banque commerciale du Sahel, constituée partie civile, a exigé le paiement intégral de la somme de 4 800 000 F CFA. Eu égard au marasme économique, l’inculpé a affirmé qu’il ne sera pas en mesure de payer cette somme.
Ousmane Mahamane
Source: Mali Tribune