Le mardi 29 octobre 2019, la Cour d’assises de Bamako a acquitté un jeune accusé de “coups mortels“ sur une aide-ménagère de la famille, Aminata Diallo. Selon les avocats de l’accusé, le jeune Abdoulaye Diallo, âgé d’environ 27 ans, souffre de maladie mentale.
Les jurés ont estimé que le meurtre n’était pas caractérisé. “La contrainte, la menace, la violence et la surprise” n’étant pas établies pour ces faits datant de 2015, le nommé Abdoulaye Diallo a été acquitté ce mardi par la Cour d’assises de Bamako. Cinq ans de prison avaient été requis contre lui, mais les jurés ont estimé que le meurtre n’était pas caractérisé, a-t-on appris de sources concordantes, mardi soir.
Commerçant domicilié à Baco-Djicoroni, en Commune V du district de Bamako, le jeune Diallo s’en est pris à une aide-ménagère de la famille, en la personne d’Aminata Diallo, lors d’une de ses crises psychiques, selon nos sources. Les faits sont survenus en août 2015. Et ce jour-là, Abdoulaye Diallo, sous l’emprise d’une crise psychique, s’est servi d’un couteau de cuisine pour poignarder la servante dans la cour du domicile.
Selon les propos de l’accusé, Aminata aurait adressé des propos déshonorants, qui l’a mis hors de lui-même. Aussitôt, s’est-il emparé du couteau pour perforer le thorax de la pauvre fille. Blessée, la pauvre s’est dirigée vers le bureau de son patron contigu au domicile familial. Sitôt, une voiture mobilisée a transporté la servante à l’hôpital où elle succombera à ses blessures. La victime avait contracté une dette envers lui, dont elle ne s’est pas acquittée. Réclamant cette dette à la bonne dame, elle s’est moquée de lui, déclenchant le geste malheureux. L’accusé a réclamé aux jurés son argent, une attitude qui a ému la salle d’audience.
“Dans ce dossier, il n’y avait pas de place à l’acquittement, c’est un permis de tuer qu’on vient de délivrer à tous les citoyens qui dès lors qu’il n’y a pas d’agression pourront donner un coup de poing mortel. Cela vient d’être légitimer par la Cour”, a réagi un avocat de la victime.
“C’est toute la nuance, ce n’est pas un permis de tuer mais un droit de se défendre. Malheureusement, la victime a commencé à faire usage de la violence et allait continuer donc quand on ne peut pas fuir, il faut faire face et c’est ce que mon client a fait. Ce n’est pas une victoire, c’est une souffrance qu’il va devoir supporter car il a causé la mort d’une fille dans des circonstances très particulières ou simplement le droit dit qu’il n’est pas pénalement responsable”, a rétorqué l’avocat de la défense.
Lire la suite sur L’Indicateur du Renouveau