Awa Diabaté 33 ans, reconnue coupable de coup mortel sur son mari, Moise Soukouna, qui voulait prendre une seconde femme, a été condamnée, ce mercredi 5 décembre, à 20 ans de prison ferme par les jurés de la Cour d’assises de Bamako.
«Vers 4 heures du matin, le jour même où il devait marier une seconde épouse, j’ai demandé à mon mari une relation sexuelle. Il a refusé, je me suis fâchée. J’avais préparé de l’eau chaude pour me laver et partir au salon pour me coiffer. Mais sous le coup de la colère, j’ai déversé cette eau sur l’organe génital de mon mari », relate l’accusée, Awa Diabaté. À la barre, elle porte au dos, une fillette, née en prison. C’est le dernier enfant qu’elle a eu avec sa victime. Au moment des faits, l’accusée était enceinte.
Brûlé au troisième degré, son époux, Moise Soukouna, est évacué d’urgence à l’hôpital Gabriel Touré. Mais pas de chance. Il rend l’âme trois jours plus tard. Après avoir commis son crime, Awa Diabaté, artiste de son état trouve refuge chez son oncle à Niamana.
«Quand est-ce que l’idée vous est venue de tuer votre mari?», interroge le Procureur. «Je n’aime pas avoir de coépouse, c’est la jalousie qui m’a poussé à commettre cet acte », répond Awa, les larmes aux yeux. Pourtant, le couple s’est marié avec l’option polygamie.
« Son mari subvenait à tous ses besoins. Malgré tout ça, Awa Diabaté l’a tué. La blessure était trop grave. Avant qu’il ne meurt, ses entrailles étaient à l’air », témoigne Tama Koita, oncle de la victime.
Dans la salle d’audience, la mère, la sœur et la tante de la victime sont encore sous le choc. L’avocat de la défense a plaidé la clémence de la Cour pour accorder des circonstances atténuantes à sa cliente. Cela, afin de préserver l’avenir des deux enfants du couple.
Après confrontation des faits, l’accusée a été condamnée à 20 ans de prison ferme.
Adiarra Coulibaly
Tjikan