Face aux délestages répétitifs à n’en pas finir, le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau a animé jeudi dernier un point de presse. Objectif : donner des éclairages sur les coupures d’électricité et annoncer les mesures prises à cet effet.
D’entrée de jeu, Lamine Seydou Traoré a fait savoir que la société Énergie du Mali (EDM-SA) fait face à une difficulté majeure, notre pays ne disposant que de trois principales sources de fourniture du service public d’électricité. Il s’agit des centrales hydroélectriques (Sélingué et Manantali) et les thermiques.
À ces sources, s’ajoute le système d’échanges d’énergie en Afrique de l’Ouest, dans le cadre d’un partenariat sous-régional appelé le WAP.
«Ce qui se passe est indépendant de notre volonté, nous travaillons d’arrache-pied pour résoudre ce problème mais surtout nous avons pris toutes les actions idoines pour que les années à venir nous n’ayons plus à vivre ça, et nous implorons la compréhension des populations», a indiqué le ministre Traoré. Il a ajouté que plus de 50% des délestages étaient dus à des problèmes de combustibles au niveau des centrales de production thermiques et à la vétusté des équipements qui, pendant 20 ans, n’ont pas été renouvelés ou maintenus comme il se doit. Comme solution d’urgence, le chef du département en charge de l’Énergie a rappelé qu’entre octobre 2020 et mars 2021, des dispositions avaient été prises pour sécuriser la fourniture sur le plan contractuel avec les pays voisins. Aussi, des postes de secours de 40 mégawatts ont été installés, dont 20 mégawatts à Badalabougou et 20 autres dans la cour de l’Institut d’Economie Rurale (IER) à Sotuba.
«Le 7 avril dernier, une mission s’est rendue en Côte d’Ivoire pour sécuriser l’approvisionnement de notre pays sur la quote-part de 100 mégawats qu’on importe pour notre consommation locale, et nous avons eu les garanties.
À notre grande surprise, nous avons constaté que ce que la Côte d’Ivoire nous fournissait était en deçà de la capacité promise. La baisse était autour de 30%», a déploré le ministre, qui indique qu’en période de pointe, le besoin maximum en électricité du Mali est de 400 mégawatts, dont 300 mégawatts produits au niveau national.Très insuffisant donc, alors que le temps imparti pour faire des investissements dans le domaine de l’énergie, même pour les solutions d’urgence, est de 12 mois. Aussi, pour mettre fin à ce cycle infernal de coupure d’électricité, il faut investir. «Aujourd’hui si on veut remettre l’Énergie du Mali à niveau et faire en sorte que la population ne connaisse pas de délestage, il faut investir 2.300 milliards de FCFA», a fait savoir Lamine Seydou Traoré.
Des propos qui ont été mal interprétés, car il ne s’agit point de ce qu’il faut pour circonscrire immédiatement ou soulager un peu la souffrance des maliens, mais de besoins d’investissement à long termes, c’est-à-dire d’ici à 2030. Les gens se sont tellement focalisés sur ça qu’ils passé sous silence les efforts entrepris sous le leadership de Lamine Seydou Traoré, qui explique : «Nous avons commencé les investissements, nous sommes en train de réaliser une centrale de 100 mégawatts à Sirakoro, et les travaux sont à 30%, les travaux d’une centrale hydroélectrique de 56 mégawatts ont été lancés à Koulikoro dans le cadre du projet Kégné, qui sécurisera la consommation de Bamako, et un partenariat a été signé avec une entreprise en mars dernier pour développer trois nouvelles centrales, avant la fin de la Transition». Autre mesure, l’accélération du projet de Gouina qui augmentera la capacité du système OMVS de 52%. La fin des travaux de cet important chantier est prévue pour septembre 2021.
À ces mesures s’ajoute le développement l’énergie solaire. «Trois concessions d’énergie solaire ont été validées en Conseil des Ministres. Nous estimons qu’à la fin de ces travaux, ce cycle infernal va finir», a indiqué le ministre Lamine Seydou Traoré, qui note en outre : «Des travaux de telle envergure nécessitent du temps. La fin des premiers travaux est prévue pour 2022 et d’ici 2023, nous pensons sortir définitivement le pays de ce cercle infernal de coupure et à relancer la société EDM-SA sur une dynamique vertueuse». En attendant, on mise aussi sur un partenariat public-privé afin que des opérateurs privés puissent réaliser un nouveau réseau et se faire rembourser dans le temps avec le produit généré de ces investissements. Des contrats pour réaliser un investissement de 1.400 milliards de FCFA dans notre pays ont ainsi été conclus avec des opérateurs privés. Des partenaires techniques et financiers ont mobilisé 400 milliards de FCFA, et 500 milliards de FCFA seront mobilisés par l’État.
Source : Echos Médias