Pilier de l’économie malienne, le coton contribue à hauteur de 40% aux revenus de la population locale. L’ « or blanc » représente 22% des recettes d’exportation, selon des statistiques de la Direction du commerce extérieur, tandis que sa part aux recettes du budget d’Etat est évaluée à 12%. Ce sont plus de 4,400 millions de Maliens qui dépendent de la culture du coton.
La filière coton est un puissant vecteur de lutte contre la pauvreté et l’insécurité, estime-t-on du côté de la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles (CMDT). La société anonyme d’économie mixte a vu le jour en 1974. Elle est détenue à 99,49% par l’Etat malien et 0,49% par le partenaire français Géo coton. Dans ses quatre filiales de production, qui s’étendent sur 134 518 km soit 11% du territoire malien, la CMDT emploie 1 471 travailleurs permanents et 3 500 saisonniers.
Avec une production record de 728 606 tonnes de coton graine et 2 195 506 tonnes de céréales sèches au cours de la compagne 2017-2018, la zone CMDT s’avère stratégique dans l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire et la réduction durable de la pauvreté au Mali. D’où l’intérêt des pouvoirs publics et des partenaires au développement qui déploient de gros moyens à travers des subventions d’intrants agricoles, l’équipement des producteurs, des facilités d’accès au crédit agricole entre autres. En 2018, la CMDT a mis 161 milliards de FCFA à la disposition des producteurs dont 72 milliards de crédit. L’installation tardive des pluies a eu un impact considérable sur la campagne 2018-2019, au cours de laquelle, le Mali a perdu sa place de leader du coton africain. Celle-ci ayant été occupée par le Bénin.
Avec une prévision de 1 000 000 de tonnes pour la compagne 2019-2020, le Mali devrait sans difficulté reprendre sa place de leader africain du coton. Son concurrent direct, le Bénin lui, table sur une production de 850 000 tonnes. Mais, les acteurs du coton malien devront d’abord faire face à certains obstacles : la forte dépendance de la saison des pluies, l’épuisement et la pollution des sols, mais surtout les parasites qui représentent un réel danger pour l’essor du secteur.
Au cœur des réformes de la filière coton au Mali, on trouve l’épineuse problématique de la transformation locale, estimée actuellement à seulement 2 %.
A l’horizon 2025, le pays projette de transformer localement (10 à 25 %) du coton produit en vue de créer de la richesse, lutter contre le chômage et l’immigration.
Aussi, dans une synergie sous régionale, les cotonculteurs entendent accorder leurs violons pour pouvoir peser face aux géants du secteur notamment sur les prix.
Les 6 premières destinations du coton malien sont : la Chine (28%), le Bangladesh (20%), l’Inde (16%), le Vietnam (15 %) , l’Indonésie (13%) et la Thaïlande (7%).
Aly Bocoum
Source: Bamakonews