quinze jours d’interruption dus au malaise et à l’hospitalisation de l’accusée, le procès de Simone Gbagbo a repris ce mardi 19 juillet. L’ancienne première dame ivoirienne est poursuivie pour crimes contre l’humanité pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Et pour cette reprise des audiences, toute la journée, un ancien milicien pro-Gbagbo a déposé à la barre. Il a livré un témoignage très à charge contre Simone Gbagbo.
Sans ciller, sans trembler, ce mardi, Moïse Metch, a à plusieurs reprises, gravement mis en causeSimone Gbagbo. Cet ancien milicien était le vice-commandant du GPP, un groupe armé de la galaxie patriotique créé « pour défendre Laurent Gbagbo ». « Pendant la crise, a-t-il dit, nous étions chargés de la répression. Nous étions financés par Simone Gbagbo ».
A seulement quelques mètres de celle qu’il surnommait « la vieille mère », cet homme grand, musclé, est revenu sur certaines des plus sombres affaires du régime de l’ancien président. Sur la disparition, en 2004 du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer. Il raconte : « Mon chef m’a dit que c’est Simone Gbagbo qui a commandité son enlèvement. Le corps de Kieffer a été brûlé », accuse-t-il. Sur la mort d’Yves Lamblin, un homme d’affaires, en 2011, il déclare : « C’est moi qui ai été chargée de jeté son corps dans la lagune ».
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Mais lorsque la défense lui a demandé s’il connaissait Simone Gbagbo, s’il avait directement reçu des ordres, Moïse Metch l’a reconnu : ce sont ses chefs qui lui disaient que les ordres venaient de « la vieille mère ». Lui n’a jamais rencontré l’ancienne première dame. L’audition de cet ancien milicien se poursuivra ce mercredi 20 juillet.
Rfi