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Côte d’Ivoire : Kemi Seba, un populisme gênant en quête de scandale

L’expulsion de Côte d’Ivoire par mesure de précaution, vers Cotonou au Bénin, du polémiste Kemi Seba a donné lieu à de vives réactions. Les autorités ivoiriennes avaient décidé d’écourter le séjour ivoirien du polémiste français, pour donner suite à des injures proférées par lui à l’encontre du président Alassane Ouattara. Qu’était venu réellement faire Kemi Seba à Abidjan ? Susciter un nouveau scandale ou mener des activités en faveur du panafricanisme ?

Kemi Seba, une réputation gênante pour un rassembleur.

Égal à sa réputation et fidèle à sa verve acide et violente, le polémiste Kémi Séba a atteint ses objectifs à Abidjan, serions-nous tentés de dire. C’est dans une vidéo enregistrée en direct sur sa page Facebook que Kemi Seba avait annoncé qu’il se rendrait à la direction de la surveillance du territoire (DST) d’Abidjan. Pour cause, ses compagnons avaient été arrêtés et les autorités policières étaient à sa recherche. En réalité, même si les autorités ivoiriennes ont évoqué « la mesure de précaution », les propos tenus par le polémiste avant son arrivée en Côte d’Ivoire ne plaisaient que très peu à Abidjan. Alors que le président Alassane Ouattara donnait un avis en faveur du franc CFA, la réponse de Kémi Séba avait été sans gant.

« DRAMANE, après avoir vendu la Côte D’Ivoire à la France et fait envoyer 2 prisonniers politiques à la CPI, a décidé d’aller une nouvelle fois japper, tel un labrador auprès de son maître (Macron) et défendre son os à ronger qu’est le franc CFA. Oui, nous parlons bien d’os à ronger. Pendant que les peuples souverains ont une économie qui leur permet de manger des repas consistants régulièrement, nous avons des présidents en Afrique francophone, qui tel DRAMANE, défendent l’os à ronger plutôt que d’exiger un repas décent » avait ainsi lancé l’activiste Kemi Seba au chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara. Il par dessus qualifié le Président ivoirien d’« Esclave volontaire de Paris », qui obéit avant même que l’ordre ne soit donné. S’il est vrai que le fond du combat qu’il porte au nom des panafricanistes est légitime, ne faut-il pas craindre que soutenir Kemi Seba devienne à la longue gênant ?

Kémi Séba, une stratégie sur fond de scandale pour communiquer ?

Alors qu’il séjournait à Abidjan pour l’activation de la phase ivoirienne de sa campagne contre la Françeafrique avec ses équipes locales, le 31 mars à Abidjan, Kemi Seba a été expulsé le mardi 26 mars. Après le Sénégal, la Guinée et le Togo, c’est au tour de la Côte d’Ivoire de déclarer l’activiste Kémi Séba persona non grata sur son territoire.

Expulsé vers le Bénin, son pays d’origine, « pour éviter des troubles à l’ordre public » selon les autorités locales. Mais finalement, l’on est en droit de se demander si Kémi Séba cherche le scandale pour promouvoir son combat. Car on comprend difficilement comment le polémiste peut rassembler si à chaque fois il se fait expulser. Même si la légitimité de son combat ne souffre d’aucune contestation morale, la méthode quant à elle, n’est pas au rendez-vous. On ne peut pas parler au nom des jeunesses africaines et avoir une posture belliqueuse.

Les discours de Kémi Séba, même s’ils ont leur part de justesse, sont négativement chargés de dédain et de violence. Comment pouvait-il espérer réaliser son agenda ivoirien alors que quelques semaines auparavant, il traitait le chef de l’État de « chien labrador » ? Il est clair que la politique du président Alassane Ouattara est loin de ce que le peuple ivoirien espère, en plus de son accession au pouvoir qui a été violente. Mais n’en demeure pas moins qu’il incarne les institutions de la république de Côte d’Ivoire et à cet égard, un minimum de considération est exigible.

À force de défier les gouvernements et rabaisser à longueur de discours les autorités africaines, Kémi Séba n’en est pas moins différent. Les luttes violentes du passé de la communauté noire dont il s’inspire n’ont eu de résultat que de léguer des noms de « héros » à l’histoire, sans impact réel sur l’amélioration des conditions de vie des Africains. Si Patrice Lumumba ou Thomas Sankara devaient revenir, ils y auraient mis plus de méthode à la lutte.

Nelson Zimi

Afrique Sur 7

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