À moins de quatre mois de la Présidentielle, la tension monte en Côte d’Ivoire. Le climat politique se durcit, notamment pour le principal parti d’opposition. Ces dernières semaines, les forces de l’ordre ont interpellé plusieurs responsables de la jeunesse du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Le 8 juillet, une nouvelle vague d’arrestations a visé trois cadres du mouvement jeunesse, désormais placés en garde à vue. Leurs avocats dénoncent des arrestations arbitraires. Les cadres du parti y voient une stratégie de musellement politique.
Des militants accusés de trouble à l’ordre public
Parmi les interpellés figurent Kouakou Jean-Paul Djabia, vice-président de la jeunesse du PDCI, Emmanuelli Blé, secrétaire, et Jean-Philippe Atto, membre du bureau étudiant. La gendarmerie les a entendus à la section de recherche d’Abidjan.
Ils sont accusés de trouble à l’ordre public. Un motif que leur avocat, Me Emile Suy Bi Gohoré, estime infondé. Ces interpellations portent à cinq le nombre de jeunes responsables du PDCI détenus depuis juin.
Des antécédents politiques inquiétants
Le 2 juillet, la police a arrêté Henri Joël-Ndri Kouadio, cadre du parti chargé des étudiants. Il a été écroué pour les mêmes faits. En juin, la justice a également inculpé Innocent Yao, responsable de la jeunesse rurale du PDCI. Il est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’État dans une affaire remontant à la Présidentielle de 2020.
Ces arrestations en série, visant des figures appelant à la mobilisation, nourrissent les soupçons d’une stratégie orchestrée. Beaucoup y voient une volonté délibérée d’affaiblir l’opposition avant l’échéance électorale.
Une opposition affaiblie et surveillée
Le président du groupe parlementaire du PDCI, Simon Doho, a dénoncé un projet d’arrestation de plusieurs personnalités politiques. Il affirme que certains députés, comme Soumaïla Bredoumy, sont visés.
Le climat reste tendu. Plusieurs figures de l’opposition, dont Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, sont exclues du scrutin. Des décisions judiciaires les ont privés de leurs droits civiques. De son côté, le gouvernement rejette toute responsabilité dans ces décisions de justice.
Source : Afrik