La corruption est un mal qui gangrène le Bénin surtout dans la sphère politique. Les députés du parti au pouvoir, Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) se sont abstenus de participer ce lundi à la session extraordinaire organisée afin de se prononcer sur les conclusions du rapport de la commission spéciale chargée d’étudier la demande de la levée de l’immunité parlementaire de l’ancien ministre de l’Energie et de l’eau Barthélémy Kassa soupçonné de détournement d’argent.
Seulement 31 députés étaient présents au sein de l’hémicycle dont 5 députés de la mouvance présidentielle. N’ayant pas atteint le nombre de députés nécessaire pour pouvoir sceller le sort de Barthélémy Kassa, le président de l’Assemblée nationale a renvoyé la session à jeudi prochain. Les députés du parti au pouvoir vont-ils y assister ou de nouveau se dérober afin selon certains observateurs protéger Barthélémy Kassa.
Ce dernier, ancien ministre de l’énergie et de l’eau, serait impliqué dans le détournement de 4 millions d’euros d’aide publique néerlandaise au développement. Une affaire rendue public par les Pays-Bas, le 6 mai dernier. Cette somme était destiné à la seconde phase d’un Programme pluriannuel d’appui au secteur Eau et Assainissement.
C’est le cabinet américain Kroll qui a révélé l’affaire au grand jour. Il a épinglé plusieurs fonctionnaires béninois après avoir mené un audit d’investigation. Barthélémy Kassa est accusé d’avoir couvert un vaste réseau de fraude au sein de son fonctionnaire. Pour l’heure, rien ne prouve qu’il soit impliqué mais tout porte à croire qu’il était au courant. A la révélation de l’affaire, les Pays-Bas ont suspendu leur coopération bilatérale avec le Bénin tout en exigeant des sanctions pénales à l’encontre des responsables.
Quant à Barthélémy Kassa, protégé par une immunité parlementaire, le Pays-Bas souhaitent qu’il comparaisse devant la Haute cour de justice, l’instance en charge de juger les hauts fonctionnaires. Les Pays-Bas ne comptent pas céder, le Bénin se retrouve donc face à un dilemme, sacrifier l’un de ses députés ou se mettre à dos un pays dont l’aide est primordiale au développement du pays.
Source: afrik