La Chine, point de départ du Coronavirus, de la province de Wuhan plus précisément, semble aujourd’hui avoir pu endiguer le virus sur son territoire. La toute-puissance de l’empire du milieu, le monde entier l’a constaté, à travers la construction d’un hôpital pour 1000 patients en seulement 10 jours. Vaincre le virus, le pays en a fait une fierté nationale, avec une campagne de propagande bien empeignée à la sauce communiste. Alors que les autorités avaient tenté d’étouffer les alertes du docteur Li Wenliang décédé des suites de la maladie, plus tard, elles ont maintes fois rendu hommage aux « martyrs de Hubei ». Et les autorités chinoises d’accuser l’étranger d’avoir exporté le virus en Chine, et plus précisément une autre super puissance, les Etats-Unis d’Amérique. Aujourd’hui, beaucoup doutent de la fiabilité des chiffres donnés par la Chine. Néanmoins, il faut reconnaitre que le pays réussit plutôt bien son combat contre le virus. L’on peut même parler de modèle chinois, puisque les autres pays de la planète lui ont, en grande partie, emboité le pas.
La rhétorique nationaliste, populiste, n’est pas une marque déposée chinoise. Ainsi, au pays de l’Oncle Sam, le président Trump avait lui aussi tenté de minimiser l’impact meurtrier du virus arguant que la chaleur allait sans doute avoir raison de celui-ci. Et que la grande Amérique allait très rapidement, et trop facilement même, anéantir la maladie. Il a vite fait de se raviser quand il constaté que cette affaire sanitaire était du sérieux. Aujourd’hui, le pays compte plus de cas contaminations que n’importe quel autre (près de 200 000 personnes infectées pour plus de 4000 décès. Cependant, il peut compter sur le dynamisme et l’inventivité du secteur pharmaceutique américain. Ainsi, le géant du secteur, Johnson &Johnson, a affirmé vouloir commencer un test vaccin en septembre qui semble très prometteur. Et il est même très probable que sa commercialisation commence dès le début de l’année prochaine.
La catastrophe, en ce qui concerne la rengaine du populisme, est sans doute l’avis du président brésilien, JairBolsonaro. Pour lui, le coronavirus ne serait qu’une petite grippe. Prenant exemple sur lui-même, et de son passé de grand athlète, il a dit que le virus ne pourrait rien contre sa personne. Les réseaux sociaux ont vite fait de supprimer des vidéos de Bolsonaro l’accusant de désinformation. La population brésilienne se mobilise de plus en plus contre de telles aberrations et appelle leur président à plus de vigilance, faute de quoi une hécatombe est à craindre dans ce pays, première économie d’Amérique latine. Si Jair ne se ravise pas à temps, c’est tout son régime qui est désormais menacé.
Que dire alors de l’Europe qui est aujourd’hui le continent le plus touché, avec l’Italie et l’Espagne, qui compte chacun plus de 100 000 cas détectés et respectivement 12 428 et plus de 9 000 morts ? A eux deux, elles comptabilisent plus de la moitié des décès dans le monde suite au coronavirus. Là, la riposte s’organise avec une certaine réussite, et le pic de la pandémie semble, d’ores et déjà, dépassé. La France, de son côté, guette son pic, cap quasi indispensable pour la stabilisation du nombre de morts. Le Royaume-Uni est également touché, et par son Premier ministre, Boris Johnson.
L’Afrique semble suivre la tendance actuelle, qui est de limiter le plus possible les flux humains au sein des frontières nationaux, et de multiplier les gestes de prévention. Cependant, le tout à l’épreuve du vivre à l’africaine, est malmené. De ce fait, le miracle sanitaire africain aura-t-il lieu ? C’est le souhait absolu des africains, conscients du fait que leur continent est très peu préparé à une telle virulence du COVID-19. Pour le moment, il est un peu tôt pour savoir ce qu’il adviendra.
Ahmed M. Thiam
Source: Infosept