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Coronavirus : à Bamako, des jeunes volontaires sensibilisent dans les marchés et les gares routières

La semaine dernière, notre blogueur Issa Ongoïba a suivi l’équipe d’une association des jeunes qui mène une campagne de sensibilisation au danger du coronavirus (Covid-19) dans les marchés et les gares routières à Bamako, dans la capitale malienne.

 

A Baco-Djicoroni, ce vendredi 27 mars 2020, le marché est plein comme d’habitude. C’est un jour de marché comme un autre. Partout, des paquets humains s’agitent, qui pour proposer des produits à n’importe quel passant, qui pour s’approvisionner. Les mendiants aussi sont là. Tous ces gens vaquent à leur occupation, comme si de rien n’était. Pourtant, dans le pays, rien n’est normal depuis deux jours. Le Mali a enregistré ses deux premiers cas positifs au Covid-19 le 25 mars 2020.

Depuis quelques mois, le monde est secoué par la pandémie du coronavirus.  Au Mali, les autorités s’organisent pour éviter la propagation de la maladie. Le tocsin de la riposte a été sonné à travers les mesures prises à l’issue de la réunion extraordinaire du Conseil supérieur de la défense nationale, le 17 mars 2020.

Couvre-feu

Ces mesures, entrées en vigueur à compter du jeudi 19 mars 2020, concerne la « fermeture des écoles publiques, privées et confessionnelles, y compris les medersas, pendant trois semaines; la suspension jusqu’à nouvel ordre de tous les regroupements publics (les ateliers, les colloques, les séminaires, les meetings populaires) ; l’interdiction jusqu’à nouvel ordre des regroupements à caractère social, sportif, culturel et politique de plus de cinquante personnes, sous réserve du respect des gestes-barrières ; la fermeture jusqu’à nouvel ordre des boites de nuit et bars dancings ; la suspension des vols commerciaux en provenance des pays touchés, jusqu’à nouvel ordre ». Le jeudi 26 mars, les autorités ont aussi annoncé la mise en place d’un couvre-feu de 21h à 5h du matin.

Mais ces mesures ne concernent pas les marchés et les gares, qui sont pourtant des lieux de rassemblement de personnes par excellence. La CASA (Case des Associations), soucieuse de la propagation du virus, mène depuis le lundi 23 mars 2020 une campagne de sensibilisation à destination des marchés et des gares routières de Bamako. Cette association, dans le cadre de la lutte contre la pandémie, a lancé le projet Volontaire vigilance surveillance (V2S). Ainsi, les équipes ont reçu une formation par les techniciens du ministère en charge de la Santé et des Affaires sociales, le dimanche 22 mars 2020. Ce vendredi 27 mars, l’équipe était en campagne au marché de Baco-djicoroni où je l’ai suivie.

Dans le marché, elle a commencé la campagne par une présentation de la maladie, ses symptômes, ses modes de transmission et les gestes à éviter. Elle a surtout insisté sur les mesures de prévention dans les messages véhiculés. L’équipe était constituée d’un médecin, d’un jeune membre la CASA, Hamidou, et du coordinateur, Boubacar Daffé. Ils avaient tous des kits de protection pour mener la campagne sans risque. Arrivée sur place, l’équipe s’est présentée auprès des responsables du marché pour leur expliquer le but de la campagne. Ils procèdent de la même manière dans les gares routières, explique le coordinateur.

Seule une dizaine personnes rencontrées portent un masque de protection dans ce marché. Dans le microphone haut-parleur, nanti d’une bouteille de gel hydro-alcoolique, le jeune Hamidou égrène les mesures d’hygiène de base pour se protéger contre la maladie.  « Renforcez votre hygiène, en lavant régulièrement vos mains avec du savon ou bien en les désinfectant avec du gel hydro-alcoolique. », explique dans le microphone haut-parleur le jeune Hamidou, membre de la CASA (Case des Associations).

pourquoi les marchés et les gares routières 

La Case des Association (CASA) est une organisation faitière d’ONG et d’associations qui existe depuis 2009. Elle a été formalisée en novembre 2018 conformément aux dispositions de la loi régissant les associations. Elle évolue notamment dans le  domaine du renforcement mutuel des capacités des ressources humaines et constitue un espace d’échanges et de renforcement « visant un nivellement par le haut en matière d’amélioration des règles et procédures de bonne gouvernance », selon ses membres.

Selon Boubacar Daffé, coordinateur du projet, « les marchés et les gares routières sont des sites de contact par excellence sans aucune précaution ». Les mesures comme le port des masques de protection, le dispositif de lavage des mains ou l’utilisation du gel hydro-alcoolique y sont difficilement respectables.

Hangar après hangar, Boubacar Daffé et ses hommes ont fait passer les messages de sensibilisation. Le jeune Hamidou poursuit : « Portez des gants pour vendre, tâchez surtout de respecter la distance réglementaire d’un mètre pour moins d’exposition et le confinement. Évitez les rassemblements, de boire dans les mêmes verres de l’eau ou du thé, désinfectez les poignes de vos mains tous les trois heures, gérez surtout les rumeurs. » Alors que certains étaient indifférents à leur présence, d’autres par contre ont montré de l’intérêt. Assise devant sa table sous un hangar que Hamidou était sur le point de sauter, une vendeuse l’a apostrophé pour qu’il rebrousse chemin.

Prochain marché ? Celui de Yirimadio, quartier populaire en commune VI du district de Bamako, sur la rive droite du fleuve Niger (Djoliba). A ce jour, 1er avril 2020, le Mali compte 31 cas testés positifs dont 3 cas de décès.

Source : Benbere

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