Le Secrétaire général du ministère de l’Économie numérique et de la communication, Cheick Oumar MAIGA, a donné le ton, le lundi 4 avril au Grand hôtel de Bamako, de la rencontre inaugurale du concept de l’UNICEF appelé « Café presse » qui est un espace d’échanges et de concertations en vue de la dissémination du nouveau programme de coopération de l’UNICEF au Mali. À la faveur de ce cadre de concertations, le représentant de l’UNICEF-Mali, Frank EQUIZA, a entretenu la presse sur les axes et les objectifs de ce nouveau programme dont la mise en œuvre coûtera à ce partenaire de notre pays, la bagatelle de 180 milliards FCFA sur la période (2015-2019).
Cette rencontre, qui a regroupé plusieurs responsables et patrons de presse, est le premier pas d’un cadre de concertation, d’échanges et de collaboration entre l’UNICEF et la presse nationale, nous a-t-on indiqué. Son objectif est de permettre aux journalistes de s’informer et d’avoir à leur disposition plus d’informations sur ce nouveau programme de l’UNICEF. Il est en sera de même dans toutes les régions du Mali, ont promis des responsables chargés de la communication de l’Organisme international.
Pour donner le ton de la rencontre, le représentant de l’UNICEF-Mali, Frank EQUIZA, a défini le « Café presse » comme une approche de concertation autour de la mise en œuvre des interventions du programme conjoint de coopération soutenu par l’UNICEF et ses partenaires, dans notre pays. Pour la mise en œuvre de ce programme et l’atteinte de ses objectifs, il a souligné la nécessité d’établir une démarche participative et d’échanges entre, l’organisme international, les partenaires et la presse afin que celle-ci puisse se l’approprier et l’intégrer dans son agenda, en vue de sa contribution au combat pour le bien-être des enfants et des femmes du Mali.
Soulignant la nécessité de ce programme, il a rappelé que la crise multidimensionnelle de 2012 avait engendré une crise humanitaire sans précédent au Mali ayant affecté près 2,8 millions de personnes. Au sortir de cette crise, il a noté que le gouvernement du Mali est en train de travailler et d’agir pour surmonter les défis structurels auxquels il est confronté. En même temps, les autorités maliennes, a-t-il estimé, œuvrent à consolider la paix afin d’amorcer le développement socio-économique du pays.
Les engagements de l’UNICEF
Ainsi, face à ces multiples défis, M. EQUIZA a fait savoir que ce programme est une contribution aux priorités nationales et participe à la mise en œuvre du Cadre stratégique pour la croissance et de la réduction de la pauvreté 2012-2017, du Plan-cadre des Nations-Unies d’assistance au développement (2015-2019) et du Plan stratégique de l’UNICEF (2014-2017).
Quant aux paquets de ce programme de coopération, il a informé que les interventions de l’UNICEF vont s’articuler essentiellement autour de 7 composantes sectorielles qui touchent, selon lui, des secteurs où les efforts à fournir par le Mali sont encore nombreux. Parmi ces composantes, il a énuméré ces secteurs qui sont, la santé, la nutrition, l’éducation de base de qualité et d’équité, de l’eau, l’hygiène et l’assainissement. En plus de celles-ci, il a ajouté que des actions seront menées également pour la protection des enfants et le renforcement de la politique de l’inclusion sociale.
La réalisation de toutes ces activités sur la période (2015-2019) demandera une contribution financière de 180 milliards de FCFA, a fait savoir M. EQUIZA. Il a ensuite fait savoir que déjà, l’UNICEF a pu mobiliser 40 % de ce cette somme. D’ici à 2019, date d’échéance de ces activités du plan de coopération entre l’UNICEF et le Mali, il ne doute point de la capacité de l’UNICEF de pouvoir mobiliser tout le montant de ce programme en vue de réduire les disparités qui constituent un frein à l’accès aux services sociaux de base en faveur des populations, notamment les communautés rurales les plus désavantagées.
Ainsi, il a signalé que ce programme concentrera ses efforts dans les régions où les besoins de la population sont beaucoup plus pressants, comme il est le cas pour les régions nord du pays, les régions de Sikasso, de Mopti, et Koulikoro.
Il a expliqué que le choix des zones est basé sur le manque de ressources financières disponibles par les partenaires qui soutiennent l’initiative. Mais cela ne veut pas dire aussi, pour lui, que les autres localités ne sont pas considérées par l’UNICEF.
« Nous aimerions travailler partout à la fois, mais la capacité financière est faible pour faire tout. C’est pourquoi nous avons fait des choix pour garantir l’équité dans l’accès de la population à des services sociaux de base », a martelé M. EQUIZA.
Le Secrétaire général du ministère de l’Économie numérique, pour sa part, s’est réjoui de la franche collaboration qui a toujours existé entre l’UNICEF et la presse nationale. Il a souhaité que ce cadre entre les 2 parties (l’UNICEF et la presse) soit régulier. Car selon lui, rien ne vaut le contact direct entre les acteurs et les partenaires.
« Ce nouveau programme de l’UNICEF gagnerait davantage avec l’implication et l’association de la presse dans sa mise en œuvre », a-t-il conseillé avant de souhaiter un plein succès au « Café presse ».
Enfin, il a réitéré le soutien de son département à l’UNICEF pour le combat qu’elle mène au Mali.
Ces 2 interventions ont fait suite aux présentations de Ismael MAIGA sur la stratégie de communication, de plaidoyers et celle de Brehima Siaka DIALLO sur les grands axes de ce programme et les nouvelles orientations de l’UNICEF.
M. DIALLO dans son exposé a fait remarquer que ce nouveau programme est avant tout un projet du gouvernement malien que l’UNICEF va accompagner, conformément à son mandat. Depuis plus de 50 ans, il a rappelé que l’UNICEF et le Mali tissent de bonnes relations de coopération dans plusieurs domaines. Loin, selon lui, de faire le bilan de cette coopération, mais de façon générale il a déploré qu’il y a encore beaucoup d’effort à fournir par notre pays. Car, a-t-il noté, le taux des besoins essentiels de la population est très faible et avec de nombreuses disparités, au Mali.
Les défis à relever
Ces constats sont attestés par des chiffres donnés par l’UNICEF.
Selon des études sur la protection des droits de l’enfant, la mise en œuvre des recommandations du Comité des droits de l’Enfant de 2007, demeure insuffisant et les disparités entre les régions, les sexes et le lieu de résidence sont aussi considérables.
Pour l’accès aux services sociaux de base, des études notent que moins de 10 % du PIB est consacré aux secteurs de la santé, de la nutrition, de l’éducation, de l’eau et de la protection des enfants, la réalisation des droits des enfants. Toutes choses qui font que ces services sont confrontés à d’importants obstacles. Les politiques sociales et les budgets de ces différents secteurs ne prennent pas suffisamment en compte les questions d’équité ; les systèmes d’information capables de fournir des données ventilées sur le genre sont peu développés.
Le poids des normes sociales néfastes, le manque de ressources humaines et organisationnelles, la faible disponibilité des services et la pauvreté des ménages affectent l’offre et la demande de services.
Aussi, relèvent-elles, environ 2,5 millions d’enfants vivent avec moins de 1,25 dollar US par jour et souffrent d’au moins trois privations dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l’eau et de l’assainissement, de l’éducation ou de la protection. La moitié de ces enfants vivent dans les régions de Mopti et Sikasso, précise-t-on. Dans les régions du nord (Gao, Tombouctou et Kidal), qui abritent près de 15 % de la population, le poids relatif des privations est encore plus important et traduit une faible couverture ainsi que d’importantes disparités de couverture en services sociaux de base.
Par ailleurs, on estime à 1,2 million le nombre d’enfants non scolarisés (UNICEF, Bureau régional de l’Afrique de l’Ouest et du Centre) pour des raisons liées à l’insuffisance de l’offre éducative, aux dysfonctionnements de la carte scolaire et aux barrières financières et culturelles. Seuls 37 % (39 % de garçons et 35 % de filles) des enfants sont scolarisés à l’âge requis (7 ans), et le taux net d’achèvement du premier cycle de l’enseignement fondamental (cycle primaire) est de 59 % seulement (72 % chez les garçons, 48 % chez les filles).
Par Sikou BAH
Source: info-matin