En visite officielle en Arabie saoudite jusqu’à lundi, François Hollande a rencontré ce dimanche 29 décembre le roi Abdallah lors d’un entretien marqué par une convergence de vue sur les crises qui secouent le Moyen-Orient. Sur le plan économique, les relations commerciales franco-saoudiennes devraient encore s’intensifier.
A l’occasion de son dernier voyage officiel de l’année, François Hollande a rencontré un interlocuteur de premier plan, en la personne du roi Abdallah d’Arabie saoudite avec lequel il s’est entretenu sur les crises qui secouent le Moyen-Orient, du Liban à la Syrie en passant par l’Iran. Au cours de leur entretien, qui s’est déroulé en plein désert dans le palais privé de Rawdat Khurayim, le roi « a manifesté son inquiétude, voire son anxiété » à propos des crises régionales.
La position française saluée
Le souverain en a profité pour saluer la position courageuse de la France sur ces principaux dossiers, alors que son pays prend ses distances avec la diplomatie américaine en raison des désaccords entre Riyad et Washington sur la Syrie et l’Iran. Après l’attentat à la voiture piégée qui a coûté la vie vendredi à Beyrouth à Mohammad Chatah, proche conseiller de l’ex-Premier ministre Saad Hariri, le Liban a été au cœur des discussions. Tout comme Paris, Riyad s’inquiète des interférences iraniennes dans les affaires arabes, particulièrement au Liban où elles s’exercent via le Hezbollah chiite.
François Hollande s’est donc engagé lors d’une conférence de presse dimanche soir à Riyad à « satisfaire » les demandes d’armement de l’armée libanaise pour soutenir le président Michel Sleimane. Selon la présidence libanaise, Riyad se serait même engagé à octroyer trois milliards de dollars à l’armée libanaise afin que celle-ci, faiblement équipée, puisse se procurer des armes françaises, « l’aide la plus importante dans l’histoire du Liban et de l’armée libanaise », a dit le président Sleimane.
Le président français devait également profiter de sa visite à Riyad pour y rencontrer dans la soirée Saad Hariri, et le chef de l’opposition syrienne Ahmed Jarba. Sur l’Egypte en revanche, les positions françaises et saoudiennes restent divergentes. Alors que Riyad apporte un soutien inconditionnel au nouveau pouvoir, la France appelle toujours Le Caire à rejeter la violence et à participer au processus de transition politique.
Echanges commerciaux en bonne santé
Au chapitre économique (8 milliards d’euros d’échange en 2013 entre les deux pays), la bonne santé des relations commerciales franco-saoudiennes a été évoquée à travers le métro de Riyad dont la construction est revenue à Alstom mais aussi l’équipement de la Garde nationale saoudienne par la France ou encore la mise à niveau de la flotte par DCNS, Thales et MBDA.
D’autres perspectives positives sont à attendre dans un proche avenir comme le projet saoudien de construire jusqu’à 16 réacteurs nucléaires dans les prochaines années, projet pour lequel la France est « très bien positionnée », a souligné le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, qui est du voyage tout comme Laurent Fabius (Affaires étrangères), Jean-Yves Le Drian (Défense) et Nicole Bricq (Commerce extérieur).
(Avec AFP)