Au moment où les contestataires affinent leur stratégie pour obtenir la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, et de son régime, des informations sur une prétendue contre marche font le tour des réseaux sociaux. Une contre marche qui aura comme objectif de soutenir les institutions du pays. Cette contre marche semble déjà un projet mort-né. Pour preuve, des têtes d’affiche de la prétendue contre marche n’ont pas tardé à apporter des démentis cinglants aux rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux. À qui profite donc l’intox ?
Les opposants au régime IBK ne démordent pas. Après la grande mobilisation du vendredi dernier, ils envisagent de frapper encore plus fort. Pour ce faire, le mouvement, qui continue d’enregistrer de nouveaux adhérents, prévoit d’organiser une assemblée générale, le jeudi prochain, pour décider la date d’une nouvelle marche.
Entre temps, la peur semble gagner le camp présidentiel et ses leaders persistent dans le tâtonnement. Les réunions se multiplient et aucune décision officielle n’est encore prise pour sauver le président dont le départ est formellement demandé.
Dans cette indécision, des soutiens du régime, tapis dans l’ombre, ont préféré s’illustrer dans la désinformation. Une affiche annonçant une grande marche de soutien aux institutions de la République, le vendredi 12 juin, au monument de l’indépendance, a fait le tour des réseaux sociaux.
Sur ladite affiche, l’on peut voir les photos de certains soutiens du régime. Mais plusieurs responsables parmi ces supposés initiateurs de cette contre marche n’ont pas tardé de nier leur implication, de démentir le projet tout en affirmant leur volonté de privilégier le dialogue dans un contexte de turbulence pour le pays.
Dans un poste sur sa page Facebook, le président du parti ADP-Maliba, Youba Bah, a apporté un démenti concernant son implication à une quelconque marche de soutien aux institutions de la République : « Cher compatriotes, il m’a été donné de voir mon nom sur une liste diffusée sur les réseaux sociaux, comme étant un des acteurs pour une marche de soutien aux institutions de la République prévue pour ce vendredi 12 juin 2020. Conscient du contexte particulièrement difficile que vit notre pays, je m’inscrirai plutôt dans une démarche d’apaisement, de négociations et de dialogue entre tous les fils du pays. Qu’Allah bénisse notre pays ! »
De son côté, le candidat malheureux aux dernières élections législatives dans la circonscription électorale de la commune IV du district de Bamako, Hamady Sangaré dit Zé, a fait une publication pour démentir ce qu’il qualifie de ‘’mascarade médiatique’’.
« Bonjour à tous et à toutes ! Je déplore cette mascarade médiatique affichant ma photo dans un tableau avec d’autres camarades, insinuant des idées farfelues de contremarche avec des itinéraires tordus. Je suis pour le dialogue et la concorde dans mon pays. Encore une fois, arrêtez d’abreuver les concitoyens de mensonge et d’espièglerie. Vive la république ! »
De même, Cheick Harouna Sankaré, maire de la commune rurale de Ouenkoro, connu pour son soutien au régime, n’est pas resté silencieux pour donner raison au proverbe qui dit : ‘’qui ne dit pas mot consent’’. Il a écrit ceci sur sa page Facebook : « Diffamation ! J’informe toutes les Maliennes et Maliens que l’information qui circule sur les réseaux sociaux avec ma photo pour une contre marche le 12 juin est fausse. Et c’est contraire à ma vision. La recherche de la paix, privilégier le dialogue est mon souci majeur. Que Dieu bénisse notre pays ».
Aussi, le comédien Claba dont la photo est sur l’affiche a rassuré ses fans en ces termes : « désolé, je fais plus de politique j’ai décidé de me consacrer à ma carrière d’artiste ».
L’idée d’une marche de soutien aux institutions de la République étant rejetée par plusieurs soutiens au régime, les Maliens attendent avec impatience ce que ceux-ci feront pour soutenir IBK en ces moments difficiles. Le dialogue qu’ils privilégient permettra-t-il de sauver les meubles ?
PAR MODIBO KONE
INFO-MATIN
