Malgré les tueries, les répressions, les arrestations et les différentes médiations dont celle de la CEDEAO, les membres du M5-RFP maintiennent toujours leur position. Il s’agit de la demande de démission « pure et simple » du président de la République et de son régime. Animée par Choguel Kokalla Maiga, Ibrahim Ikassa Maiga et Issa Kaou Djim, la conférence de presse a servi de cadre auxdits membres d’être catégoriques : « Nous voulons la démission pure et simple d’IBK et son régime ».
Selon Choguel Kokalla Maiga, partout où les peuples se sont levés contre le pouvoir qui gère mal, la communauté internationale les a soutenu dans la plupart des cas. À titre d’exemple, il cite le cas de l’Algérie, de la Tunisie, de l’Egypte, du Liban. « Depuis 24 heures, nous avons vu un autre pays d’Europe de l’Est où les populations sont sorties pour contester le Président. À notre grande surprise, nous avons vu une réunion spéciale des chefs d’État de l’Union européenne convoquée à l’effet pour soutenir le peuple qui était dans la rue contre le régime »,a entonné le président des séances du comité stratégique du mouvement contestataire, Dr Choguel Kokalla Maiga. L’ancien patron de l’AMRTP estime qu’il y a « deux poids deux mesures » dans le contexte malien. Cela, vu la médiation de la CEDEAO en faveur du maintien du régime IBK pendant que le peuple réclame son départ. Très remonté contre le régime IBK, Choguel affirme : « Notre mouvement fait face à un régime dont la corruption, l’impunité, les caractères oligarchiques et plutocratiques sont établis ».La preuve, argue le vétéran politique, le médiateur de la crise malienne (GoodLuck Jonathan) a compris que la crise malienne n’est pas seulement une crise électorale, mais celle de gouvernance. D’après lui, la CEDEAO, l’Union africaine, l’Union européenne, ainsi que les pays membres de l’ONU sont tous informés de la situation malienne. D’où cette précision : « Et alors, la conclusion qu’on tire, c’est de donner raison au M5-RFP.Curieusement, ajoute-t-il, ce qu’on admet pour les autres peuples, on le refuse pour le peuple malien. Mais, nous sommes un peuple débout et fier. Notre peuple préfère mourir en héros, martyr que de se coucher à plat ventre et mourir en terre ». Le président du MPR n’en décolère pas et ajoute : « La lutte pour le peuple malien doit aboutir à la démission de ce régime dont l’incompétence, le caractère oligarchique et plutocratique sont reconnus aujourd’hui par l’ensemble des partenaires du Mali ». Donc, enchainera-t-il, tous les arrangements politiques et juridiques n’y feront rien. Ce régime, précise l’ancien collaborateur d’IBK , « le peuple malien le chassera. Il le renverra dans les poubelles de l’histoire ». Sûr de la noblesse de son combat, Choguel invite ses compatriotes à rejoindre le mouvement pour l’obtention de la démission d’IBK. Dans une déclaration lue par Ibrahim Ikassa Maiga, le M5 prévoit l’intensification de la mise en œuvre de la désobéissance civile. Cette nouvelle mesure commence ce mardi 18 dans la ville de Bamako et dans d’autres lieux par la jeunesse du M5. La déclaration annonce des sit-in, la sortie des femmes en date de ce jeudi et le grand rassemblement prévu pour le vendredi. Ce même programme continue jusqu’au dimanche à partir 8H.
Il faut rappeler que le M5 dit en être en phase avec le chérif de Nioro. Aussi, plusieurs syndicats ont rejoint le mouvement.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays