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Conservatoire de Bamako : Grève dans un pilier culturel en mal de reconnaissance

Le Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasséké Kouyaté (CAMM-BFK), pilier de la formation artistique et audiovisuelle au Mali depuis 2004, est à l’arrêt. Les enseignants vacataires et permanents, soutenus par le Syndicat National de l’Éducation et de la Culture (SNEC), ont déclenché une grève illimitée le 28 mars 2025.

Ils dénoncent le non-paiement de leurs heures supplémentaires et indemnités depuis 2022, un manque criant de reconnaissance institutionnelle et l’inaction prolongée du ministère de tutelle. Pour Mamoutou Koné, Secrétaire général du Comité syndical, la situation est alarmante : « 90% des enseignants sont vacataires. Leurs salaires, constitués essentiellement d’heures supplémentaires, ne sont pas payés depuis deux ans. Certains ne peuvent même plus assurer les cours ». Ce blocage paralyse totalement l’année académique. Ainsi, la cohorte 2023 – 2025 n’a toujours pas démarré ses cours et les soutenances des promotions précédentes sont suspendues.

Le CAMM, censé former les élites culturelles de demain dans les domaines du théâtre, de la musique, du design et de l’audiovisuel, traverse une crise structurelle. Outre les salaires impayés, les doléances portent sur l’application du Cadre organique, pourtant validé par les textes législatifs, la nomination officielle des chefs de département et l’absence de recrutement de diplômés dans la Fonction publique depuis plus de quinze ans.

Un rapport du ministère de la Culture datant de 2022 mentionnait déjà un sous-financement chronique du Conservatoire, un déficit en enseignants qualifiés et une précarité administrative. L’Ordonnance de 2023 qui stipule que l’Enseignement supérieur doit recruter et former les enseignants du Conservatoire, est resté lettre morte.

Malgré la mise en place d’une commission de conciliation en janvier 2023, aucune mesure concrète n’a été prise. « Le mutisme des autorités est un aveu d’échec. Nous n’avons plus d’autre choix que la grève pour nous faire entendre », confie M. Koné.

Alors que le Mali mise sur la culture pour rayonner à l’international, l’abandon du principal centre de formation artistique révèle un paradoxe inquiétant. Le SNEC exige des garanties écrites sur les paiements et l’application des textes, faute de quoi il promet d’user de tous les recours légaux.

La paralysie du Conservatoire pose des questions urgentes sur la place réelle de la culture dans les priorités nationales, alors que 2025 a été décrétée Année de la Culture au Mali.

Massiré Diop

Source : Journal du Mali
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