Le Conseil de sécurité des Nations unies a présenté, hier mercredi, à son siège, son rapport sur le Mali. Il se tient dans un contexte où l’insécurité a gagné du terrain dans les régions du centre du pays. La région de Mopti particulièrement enregistre, ces derniers temps, des attaques terroristes les plus macabres, dont la dernière en date remonte au lundi dernier à Sobane Da, avec la mort des dizaines de civils.
Le Conseil de sécurité comme à l’accoutumée s’est réuni, hier mercredi autour de la situation sécuritaire du Mali avec au menu le dernier rapport sur la situation sécuritaire et le renouvellement du mandat de la MINUSMA, une force dont le résultat reste très en deçà des attentes des populations et même de certains partenaires, dont les Américains.
Les USA jugent les efforts déployés par les acteurs pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Cette sortie de la première puissance au monde traduit si besoin en était sa déception quant à l’évolution de la situation au Mali sur le terrain. Par conséquent, des observateurs n’excluent plus la demande des USA et d’autres pays partenaires à revoir à la baisse le budget et les moyens des Casques bleus déployés au Mali.
À l’occasion de cet exercice annuel sur le Mali, depuis juillet 2013, notre pays est représenté notamment par son ministre des Affaires étrangères, Tiébilé DRAME. Il est accompagné par plusieurs cadres et personnalités du Mali. À la tribune des Nations unies, le ministre DRAME est intervenu pour faire le point de la mise en œuvre de l’accord pour la paix. Signé en 2015, ce document politique de sortie de crise au Mali pour le retour de la paix peine à atteindre ses objectifs. Les différents chapitres de l’accord bougent timidement très timidement au point de susciter souvent l’ire des partenaires. Comme conséquence de cette lenteur, les attaques terroristes se poursuivent toujours sur l’ensemble du territoire avec une recrudescence dans la région de Mopti.
Au-delà du renouvellement du mandat de la force onusienne au Mali, l’enjeu de cette rencontre, pour notre pays, est de convaincre les États membres des Nations unies de placer la Force conjointe du G5 Sahel sous le chapitre VII en vue de la garantir d’un financement pérenne et durable.
Toutefois, le contexte de cette rencontre n’est pas favorable à notre pays qui connaît des violences très meurtrières. Pas plus tard que le lundi dernier, des dizaines de personnes ont été tuées dans le village Sobane Da par des groupes armés non encore identifiés. Avant cette attaque, le secrétaire général de l’ONU, M. GUTERRES, dans son rapport, de mai dernier s’est inquiété de la dégradation de la sécurité dans le centre du pays et de la violation des droits de l’homme.
« Les conditions de sécurité sont restées précaires dans le nord du Mali et ont continué de se détériorer dans le centre ainsi que dans la région de Koulikoro », écrit ainsi M. Guterres.
« Au cours de la période considérée, c’est dans le nord du Mali [notamment dans les secteurs de Gao, Tombouctou, Ménaka, Kidal] qu’a été enregistré le plus grand nombre d’attaques asymétriques commises par des groupes terroristes [34 sur un total de 59], mais c’est dans le centre du pays que se sont produites les attaques les plus meurtrières », relève le secrétaire général des Nations unies.
En dépit de ces faits qui contrastent avec l’engagement et la volonté politique du gouvernement malien d’aller à la paix définitive et durable, des observateurs estiment que le Conseil de sécurité n’a pas d’autres alternatives que de proroger le mandat de la MINUSMA encore pour une année.
Selon des sources, ce renouvellement d’une année (pour la période du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020) coûtera aux partenaires la bagatelle de 1149,8 millions de dollars, pour financer le maintien de 12 935 Casques bleus.
À suivre !
Par Sikou BAH
Info-Matin