L’incertitude règne encore ce vendredi matin sur l’organisation et le calendrier précis des pourparlers de paix sur le Soudan du Sud. Des pourparlers dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba qui devraient aboutir à la mise en oeuvre d’un cessez-le-feu. Les délégations sont arrivées sur place mais ne seraient pas au complet. Sur le terrain, l’armée déclare marcher sur la ville stratégique de Bor, à 200 kilomètres au nord de la capitale, Juba. La ville a déjà changé de mains trois fois depuis le début du conflit. Et les combats continuent aussi dans le nord du pays, près des champs pétroliers.
Ce vendredi 3 janvier, l’Igad, qui regroupe les pays de l’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique et qui chapeaute les discussions, espère tenir des réunions informelles, et séparées, avec les deux délégations. Puis définir un calendrier pour les pourparlers. Quant au contenu de ceux-ci, l’Igad souhaite qu’il porte d’abord sur la façon de mettre en oeuvre un cessez-le-feu. Mais les deux parties, qui continuent à s’affronter sur le terrain, pourraient bien poser des conditions préalables.
Les rebelles ont précisé jeudi leurs revendications. Yohanis Musa Pouk, le porte-parole de leur chef, Riek Machar, est avec la délégation à Addis-Abeba. « On s’attend à ce que nos rivaux libèrent nos hommes, qui sont nos négociateurs principaux, explique-t-il. Après nous discuterons d’un cessez-le-feu, et de l’importance d’envoyer sur le terrain des observateurs de l’Igad ou de l’Union africaine, car sans eux, il ne pourra pas y avoir de retour à la paix. Et je pense qu’un partage du pouvoir serait aussi une solution ».
Le président Salva Kiir dit ne pas pouvoir libérer les anciens ministres détenus depuis le début du conflit, tant qu’une enquête n’a pas eu lieu. Il refuse également le partage du pouvoir. Les négotiations, si elles se tiennent bien comme prévu, s’annoncent difficiles.
RFI