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Conférences-Débats à TechnolaLAB-ISTA : « Il faut que nous mettions l’enseignant au cœur de notre système »

La Synergie des Etudiants de TechnoLAB-ISTA (SETI 21) appuyée par la direction générale a organisé, une conférence-débat sur le thème « L’éducation malienne et la crise multidimensionnelle : Quels enjeux pour l’avenir ? ». C’était le 12 juin 2021 à son Annexe C sise à l’ACI 2000.

Cette conférence-débat était conjointement animée par Moussa Mara, ex-Premier ministre, Adam Dicko, directrice exécutive de l’AJCAD, Cheick Oumar Doumbia, politologue, formateur. La rencontre a enregistré la présence du directeur général de Techno-LAB-ISTA, Daouda Diakité et bien d’autres invités.

Dans son discours introductif, le directeur général de Techno-LAB-ISTA a remercié tous les invités d’avoir effectué le déplacement. :« Je remercie tout le monde d’avoir répondu à l’appel, surtout les conférenciers. Des rencontres de ce genre doivent être encouragées. Elles permettent d’échanger sur les sujets intéressants de la vie de la nation. Je remercie Monsieur Moussa MARA qui a servi ici à nos débuts. Je félicite la SETI pour la mobilisation des étudiants», a déclaré Daouda Diakité.

Prenant la parole, Moussa Mara a tenu à remercier le directeur général de Technolab avant de féliciter les étudiants. Selon lui, le thème est pertinent et positif. Dans son intervention sur l’éducation et les conséquences de la crise, le conférencier Moussa Mara dira qu’aujourd’hui, il y a plus de1000 écoles fermées et plus d’un million d’enfants qui ne vont pas à l’école à cause de l’insécurité, depuis huit ans pour le Nord, et six ans pour le centre. « Si on ne fait pas de cette question une priorité, ce sont les terroristes de demain qui sont entrain d’être formés », a déclaré Moussa Mara.

Ila ajouté : « Pour la crise dans laquelle nous sommes depuis huit ans, l’Etat fait de plus en plus d’efforts en termes de défense et de sécurité. Quand vous prenez le budget de l’Etat entre 2012 et 2020, il a été multiplié par plus de deux. Ces efforts se font au dépend des autres domaines, surtout l’éducation et la santé qui ont le plus souffert de la crise. »Il a ensuite rebondi sur le PRODEC qui existe au Mali depuis plus de vingt ans qui devrait avoir sa deuxième génération depuis sept ans mais que c’est juste l’année dernière qu’on a eu le PRODEC 2, parce que l’Etat n’a pas suffisamment de moyens. « Le contexte de crise nous a aussi obligés à donner plus de priorité à la défense qu’à l’éducation. Aujourd’hui au Mali, s’il y a un domaine qui doit être priorisé, c’est l’éducation parce que l’avenir en dépend», a-t-il souligné.

A en croire Moussa Mara, le contexte de crise a privé le Mali de beaucoup de ressources. « En même temps, nous avons beaucoup de revendications salariales, des enseignants, des élèves. La pénurie de ressources a diminué le nombre de jours enseignés au Mali. Il y a un ratio qui permet de déterminer le temps effectif d’apprentissage pour les jeunes. Si ce temps n’atteint pas un taux, on peut considérer que cette année n’est pas abouti. Les huit dernières années, jamais le Mali n’a atteint ce temps de la 1ère année à la sortie de l’Université. Ce sont des effets induits de la crise», a-t-il regretté.

Qu’est-ce qu’il faut faire ? Moussa Mara propose : « Si on doit privilégier quelque chose dans notre système, c’est la qualité de l’enseignement, qu’on ne peut pas parler sans des enseignants. Il faut qu’on construise le système éducatif autour des enseignants. N’importe qui est enseignant. Il faut que nous mettions l’enseignant au cœur de notre système. Si nous formons les enseignants de qualité, nos enfants aussi seront de qualité. Il faut de la créativité que notre système éducatif n’encourage pas. Demain ne sera pas facile et ce qui seront créatifs auront la chance de s’en sortir».

Pour sa part Adam Dicko pense que les jeunes sont victimes de la dégradation du système éducatif. « Les écoles ont été créées partout, mais il a manqué de ressources pour avoir la qualité. Absence des ressources humaines de qualité, de matériels didactiques, d’infrastructures scolaires de qualité et en quantité », a-t-elle déploré. Elle a ensuite invité les jeunes à chercher à connaître leur pays, un moyen, selon elle, de relever beaucoup de défis auxquels nous faisons face et de fréquenter les bibliothèques que nous possédions.

Quant au politologue, Monsieur Cheich Oumar Doumbia, à la question de savoir pourquoi l’éducation malienne a mal aujourd’hui ? Il répondit : « L’éducation a mal aujourd’hui, parce qu’il y a la négligence, de l’indifférence. On aurait dû mettre des situations pour choisir des personnes qui pourraient prévoir ce que nous vivons aujourd’hui. Ce travail n’a pas été fait, la population augmente. Les solutions proposées à l’époque étaient pour les situations présentes, ils n’ont pas pensé à l’avenir. Les temps changent les priorités aussi».

Les étudiants et le public avec beaucoup d’engouement ont posé d’intéressantes questions qui ont permis d’enrichir les débats. Ils en sont donc sortis satisfaits et mieux outillés grâce à la qualité des échanges et la maîtrise du thème par les conférenciers.

Moussa DIARRA

Source: lechallenger
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