Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, accompagné des ministres des affaires étrangères, de la Défense et des Finances, a pris part le vendredi 23 février, à la réunion de haut niveau sur le Sahel à Bruxelles. C’était dans la salle de conférence de l’Union européenne. Dès 8h 15, le président malien IBK arrive le premier sur les lieux. Il est suivi par ses homologues Mahamadou Issoufou du Niger, Idriss Déby du Tchad, Mohamed Ould Aziz de la Mauritanie et Rock Mark Christian Kaboré du Burkina Faso.
Quelques instants après, la cheffe de la diplomatie européenne, Frederica Moghereni, entre dans la salle. A un rythme accéléré, la chancelière Angel, le président français, les Premier ministres luxembourgeois et bruxellois, le président de la Commission européenne, Jean – Claude Juncker et les autres s’installent autour de la table ronde. Congratulations et accolades avec les différentes délégations.
L’atmosphère bon- enfant a duré quelques minutes, avant que les choses sérieuses ne démarrent avec un léger retard.
Junker donne le coup d’envoi avec son message, axé sur la nécessité de lutter contre le terrorisme dans le Sahel, avec un appui financier important de l’Union européenne.
Le deuxième intervenant, le président en exercice du G5 Sahel, Mahamadou Issoufou, habillé en grand boubou, tout de blanc vêtu, a rappelé les circonstances qui ont prévalu à la création de cette organisation et les efforts consentis à travers la force conjointe et la résolution de l’ONU. Ensuite, il a souhaité que la dimension de la force soit adaptée aux réalités actuelles et que le financement puisse être pérenne et non sporadique. Le président du G5 Sahel a expliqué que « nous devons attaquer le mal, à sa racine, en mettant fin au chaos libyen ».
Même son de cloche, avec l’intervenant suivant, le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat : « il faut également s’attaquer au chaudron libyen pour stabiliser la situation au Sahel ».
Après cette cérémonie d’ouverture officielle, place au huit clos, suivi de la conférence de presse. Selon les informations rendues publiques, le G5 Sahel a réussi la mobilisation des fonds souhaitée. Avant cette conférence des donateurs, 250 millions d’euros avaient déjà été mobilisés par l’organisation. L’objectif étant de dépasser les 300 millions. Avec la rencontre de haut niveau de Bruxelles, les promesses ont atteint 414 millions d’euros. L’UE, en plus des 50 millions mobilisés, va doubler sa contribution, ce qui fera un total de 100 millions d’euros. L’Arabie Saoudite a promis 100 autres millions, les Emirats arabes unis, 30, les Etats du G5 Sahel 50 millions d’euros.
La France fera encore des efforts supplémentaires à concurrencer de 8 millions d’euros, essentiellement sous forme de matériel.
Quant aux Etats –Unis d’Amérique, ils ont promis 48,8 millions d’euros d’aide bilatérale pour les pays membres du G5 Sahel.
Ce n’est pas tout. Des projets de développement, estimés à 6 milliards d’euros pour la période 2018-2022, sont annoncés dans les plus fragiles. La France, leader, toujours elle, évoque un premier projet de 10 millions d’euros, axés sur l’éducation et l’insertion professionnelle dans le centre du Mali.
Rappelons que la force du G 5 Sahel a déjà son quartier général à Sevaré. Il a, à son actif, deux opérations en coordination avec Barkhane dans la zone des « trois frontières » entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. La force conjointe entend mobiliser 5000 soldats pour aller à l’assaut des terroristes. Barkhane en compte 4000, tandis que la MINUSMA compte dans ses rangs 12000 hommes.
La mise en mouvements de toutes ces forces devra permettre de combattre plus efficacement les Djihadistes, qui occupent cette zone du Sahel, notamment le centre et le nord du Mali.
Chahana Takiou, envoyé spécial à Bruxelles
=========================
Ils ont dit….
Moussa Faki Mahamat (président de l’UA)
« Pour l’instant, 50 millions d’euros seulement ont été effectivement débloqués. Dans le cadre de la pérennisation du financement de la force du G5 Sahel, les dirigeants concernés tentent de la placer sous l’égide de l’ONU, ce qui permettrait de lui assurer durablement des ressources ». Dans son discours, à l’ouverture de la conférence, il avait déjà souhaité que cette force soit intégrée à la MINUSMA. Pas certainement avec le mandat actuel, mais avec le chapitre 7.
Mahamadou Issoufi (président du Niger)
« Les plus grandes armées du monde ont combattu Daech durant trois ans en Irak et en Syrie. La déstabilisation de la Libye après l’opération militaire occidentale avait aussi largement contribué à aggraver la situation sécuritaire de toute la région, en permettant aux réseaux terroristes et criminels de s’approvisionner massivement en armes… »
22 Septembre