Tenue le 23 Avril 2016 à la Maison de la Presse, cette rencontre a regroupé le président du SYNELPROV,la presse et d’autres acteurs de la production du lait au Mali.
Au début, le Président du SYNELPROV,BarouFall, a fait le point sur la situation du Sous-Secteur de l’élevage dans notre pays .Selon lui ,Ce sous-secteur est considéré comme le parent pauvre du Ministère du Développement Rural.Le Mali est un pays qui regorge d’un potentiel de production animale capable de couvrir ses besoins en lait ,viande et dérivés.
D’après les observations de M.Fall, l’absence d’une véritable volonté politique plombe tous les espoirs des éleveurs et présage une disparition progressive d’un pivot de l’économie malienne.Cependant, l’élevage contribue à 10% du PIB national et 80% au revenu des populations des zones exclusivement pastorales, 15% des recettes d’exportation, 3ème recette d’exploitation après l’or et le coton, plus de 10 millions de bovins et 31 millions de caprins et ovins ,900 000 camelins et 35 000 000 de volailles, 1er pays d’élevage de l’ UEMOA et 2ème de la zone CEDEAO .
En revanche, le Mali importe plus 35 milliards de lait et de produits laitiers par an.Malgré tout, il n’atteint pas la norme FAO de consommation de lait par an ( 62 litres /personne/an).En dépit de ses contraintes qui entravent le développement du secteur de l’élevage au Mali ,force est de constater que l’Etat n’a pas mis en œuvre une véritable politique d’élevage au Mali .
A en croire le Président Fall, l’Etat tente tant bien que mal de soutenir le sous- secteur. Récemment ,la coopération sud-sud Maroc-Mali a permis de mettre à la disposition du sous-secteur ,125 000 doses de semences bovines qui se composent de 115 000 doses pour la production laitière et 1O 000 doses pour l’embouche bovines .Les premiers veaux issus de ce croisement sont nés. Ils ont besoin d’une alimentation équilibrée constituée de foin de qualité et d’un complément d’aliment bétail concentré .Cependant, les mesures d’accompagnement prévues n’ont pas suivi.
En effet, l’Etat avait annoncé une subvention de l’aliment concentré d’un montant de 5 milliards de francs CFA pour la campagne agricole 2014-2015. Sur ce montant seulement 67 784 400 F CFA,ont été effectivement livrés par les établissements Achkar . L’opérateur économique a suspendu la livraison de l’aliment concentré pour la production laitière car il n’a pas été payé .Au titre de la campagne 2015-2016 qui s’acheve dans une semaine,aucune subvention n’a été accordée et aucun espoir n’est permis pour la poursuite de la subvention annoncée.
Les différents acteurs de la production animale qui se sont tour à tour succédé sur la scène, ont évoqué certaines contraintes qui minent le sous- secteur de l’élevage, entre autres :le prix prohibitif de l’aliment bétail dont la tonne a atteint 2OO OOO F lors de la campagne passée ;aucune subvention de l’aliment bétail n’a jamais été accordée ,le semblant de la campagne 2014-2015 n’a concerné que quelques zones périurbaines de Bamako ;les 77 millions de tonnes MS ( matières sèches)par an de fourrage animalier sont mal exploités du fait d’un manque cruel de matériels d’élevage tels que les botteleuses,les ensileuses, les hache -pailleet les feux de brousse.
On peut noter également le coût élevé des médicaments vétérinaires ,de la prestation des mandataires et la mauvaise organisation du mandat sanitaire. A cela s’ajoute,la mauvaise qualité des médicaments vendus sur le marché,sans que les services techniques en charge ne mènent aucune opération de contrôle de qualité des produits mis sur le marché.
Modibo Boli, secrétaire à la sécurité du SYNELPROV, a, dans son intervention ,accusé les nombreux razzias dont les éleveurs sont victimes .IL a aussi interpellé l’APCM à s’intéresser davantage au secteur de l’élevage.
MAMOUTOU COULIBALY