La MINUSMA se voit étroitement impliquée dans la mise en œuvre réussie de l’Accord pour la paix
La tradition s’est installée. La MINUSMA a tenu hier à son quartier général son point de presse hebdomadaire. Au cours de cet exercice, la porte-parole de la mission onusienne, Radhia Achouri a fait le point des derniers développements des activités de l’entité onusienne sur le terrain. Elle a commencé par l’événement le plus tragique, c’est-à-dire l’attaque perpétrée hier contre une patrouille de la MINUSMA en déplacement entre Goundam et Tombouctou. Cette patrouille a été la cible d’une embuscade tendue par des hommes armés à 45 kilomètres de la ville de Tombouctou. L’accrochage a provoqué dans les rangs du contingent burkinabé la perte de 6 Casques bleus. On a relevé 5 blessés.
Abordant un tout autre sujet, Radhia Achouri a ensuite évoqué la résolution 2227 du Conseil de sécurité de l’ONU qui proroge le mandat de la MINUSMA jusqu’au 30 juin 2016. La conférencière a mis un accent particulier sur les nouveautés de ce mandat qui oriente les activités de la Mission onusienne vers les tâches clefs relatives à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. La MINUSMA va tout particulièrement s’investir dans la mise en œuvre du cessez-le-feu, dans l’appui à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, ainsi que dans les bons offices en faveur de la réconciliation. Le nouveau mandat oblige aussi la Mission à poursuivre sa contribution à la protection des civils et à la stabilisation ainsi qu’à la promotion et à la protection des droits humains ainsi qu’à la création d’un environnement sécuritaire propice à la fourniture de l’aide humanitaire.
La porte-parole a aussi évoqué la séance d’information tenue le 30 juin dernier entre la mission onusienne et les membres des commissions spécialisées de l’Assemblée nationale. Cette réunion, initiée par la MINUSMA, avait pour objectifs d’exposer aux parlementaires le nouveau mandat de la Mission et d’explorer les domaines potentiels de coopération entre cette dernière et le Parlement.
Concernant le processus de paix, Radhia Achouri a annoncé que le Comité de suivi de l’accord (CSA) tiendra sa deuxième réunion aujourd’hui et demain à Bamako avec au menu l’adoption de son règlement intérieur, l’examen du calendrier de mise en œuvre de l’Accord ainsi que le financement du CSA.
MÉNAKA PRÉOCCUPE TOUJOURS. Pour ce qui est de la situation des droits de l’homme, la conférencière a fait cas de la conférence internationale sur la justice transitionnelle organisée à Bamako par la MINUSMA, en collaboration avec la Commission Vérité, justice et réconciliation, le ministère de la Justice et des Droits de l’homme et le ministère de la Réconciliation nationale. La rencontre a regroupé une centaine de participants, comprenant notamment des représentants du gouvernement, de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), de la Plateforme des mouvements républicains, des chefs religieux, des membres de la société civile et des partis politiques, des députés de l’Assemblée nationale, des représentants du système judiciaire, ainsi que de 26 experts nationaux et internationaux.
La conférence visait à familiariser les participants avec la notion et les piliers de la justice transitionnelle et de partager les bonnes pratiques des processus de justice transitionnelle d’autres pays. Radhia Achouri a également souligné que la situation à Ménaka préoccupe beaucoup la MINUSMA qui continue de mener des patrouilles régulières pour assurer la sécurité dans la ville et ses environs.
La protection des femmes se trouvant au cœur de ses préoccupations, la MINUSMA a formé 43 éléments des Forces de défense et de sécurité maliennes durant la semaine écoulée sur la question des violences sexuelles liées au conflit.
La Mission a participé à la validation du Plan régional de stabilisation et de relèvement (PRSR) de la région de Gao qui vise à offrir aux décideurs régionaux une plateforme d’actions intégrées. Mis à débats par le Comité régional d’orientation, de coordination, et de suivi des actions de développement (CROCSAD) de la région de Gao, ce plan, a précisé Radhia Achouri, a été élaboré sur la base d’une large consultation ouverte en juin 2014, impliquant les responsables des services techniques et administratifs, les partenaires du système des Nations Unies, la MINUSMA, les ONG internationales, les collectivités décentralisées et les organisations de la société civile au niveau régional.
Pour la période 2015-2017 les priorités suivantes y sont indiquées: améliorer la situation sécuritaire ; renforcer l’État de droit ; favoriser la relance socioéconomique, la cohésion sociale et les services sociaux de base. Avec l’appui de la MINUSMA, le Conseil régional pilotera la mobilisation de ressources, afin de financer les projets en ligne avec les priorités du plan.
L. ALMOULOUD
source : L’Essor