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Concours d’entrée à la Protection civile (Mali): ça sent la corruption !

Lancé au mois d’avril 2018, le concours d’entrée à la Protection civile avait concerné treize spécialités pour un besoin estimé à 500 personnes. Après la visite corporelle, les épreuves sportives et écrites ainsi que la visite médicale, les résultats finaux ont été publiés le 14 avril 2019, sans la spécialité du système d’information géographique ou la cartographie. Autrement dit, ladite spécialité aurait été purement et simplement supprimée.  

Cette décision aurait été prise sans communiqué, ni aucune autre forme d’information à l’endroit des candidats de l’option système d’information géographique. Une situation très confuse pour ces postulants. Pour cette spécialité, le besoin de la direction générale de la Protection civile était fixé uniquement à deux personnes. A Bamako, jusqu’à la dernière épreuve (la visite médicale), il n’y avait que six postulants sur l’ensemble du pays, dont trois à Bamako.

« J’ai postulé à Bamako pour la spécialité du système d’information géographique ou cartographie. Au départ, j’étais le seul sur l’ensemble du pays. Après la visite corporelle, on s’est retrouvés à deux. Je me suis interrogé d’où venait ce deuxième postulant. Car, avant cette visite, j’avais pris le soin de bien vérifier la liste et j’étais effectivement seul. C’est après les résultats de l’épreuve sportive que le nombre de postulants a augmenté jusqu’à six. Dès lors, j’ai commencé à douter de la fiabilité du processus. A ma grande surprise, notre spécialité a été carrément retirée des résultats finaux publiés le 14 avril 2019 », a témoigné un postulant sous anonymat.

Notre témoin continue en précisant que cet acte ne peut être qu’une forme de corruption. « Cela fait plusieurs fois que je postule aux concours de recrutement dans les corps au Mali. A chaque fois que l’on poursuit les épreuves, la liste se gonfle avec l’insertion des éléments recommandés par des personnes bien placées. Du coup, ceux et celles qui postulent par conviction et qui participent à toutes les épreuves avec détermination, se retrouvent finalement marginalisés et exclus à la fin du processus. Je suis sûr que c’est le même cas ici. Ils ont officiellement supprimé notre spécialité afin de pouvoir faire glisser des éléments au cours de la formation. En effet, j’ai eu des informations non officielles selon lesquelles certains ont versé de l’argent pour être recrutés. Ce qui me fait dire que les responsables en charge de ce recrutement, ayant pris de l’argent avec des candidats, ne peuvent que disqualifier des candidats comme moi au profit de ceux-là »,a-t-il ajouté.

Interrogé sur les raisons de cette décision, le 8 mai 2019 aux environs de 11 heures 20 minutes dans son bureau, le chargé des relations publiques de la direction générale de la Protection civile, le colonel Thiam Samaké, a juste répondu : « Allez-y dire à l’intéressé de nous écrire officiellement et nous allons lui répondre. C’est tout !» Malgré notre insistance, le colonel n’a voulu nous donner aucune autre précision sur le sujet. « Ecoutez !  Je vous ai déjà dit d’aller dire à l’intéressé de nous écrire officiellement et nous allons lui répondre. C’est tout ce que je peux dire. Pas autre chose ! », a-t-il réagi, en éludant notre question de savoir si la direction générale de la Protection civile n’était plus dans le besoin de ladite spécialité.

Pour rappel, le besoin exprimé par la direction générale de la Protection civile était estimé à 500 élèves fonctionnaires, dont quarante-cinq élèves techniciens, quarante-cinq  élèves agents techniques et 410 élèves sapeurs-pompiers. Pour les élèves techniciens, la demande était : huit techniciens supérieurs en informatique ; quinze techniciens supérieurs en santé ; deux en communication ; cinq en finance-comptabilité ; deux en télécommunication ; deux en musique ; deux en logistique ; deux en cartographie ou système d’information géographique ; deux archivistes-documentalistes et cinq assistants de direction. En ce qui concerne les agents techniques de la protection civile, le besoin était estimé à trente techniciens de santé ; trente mécaniciens auto et douze généralistes.

A noter que les nouvelles recrues sont déjà rentrées il y a bientôt deux semaines. Selon nos premières investigations, le Directeur Général de la Protection civile, le Colonel Seydou Doumbia, ne serait pas du tout clair dans cette affaire. Plusieurs témoins lui reprochent d’avoir déjà inégalement recruté beaucoup de ses proches dans la de Protection civile depuis son arrivée à la tête de cette Direction. A quel prix ? Qui sont ses complices ? Nos enquêtes le prouveront dans nos prochaines éditions.

A suivre !

Ousmane BALLO

Source : Ziré-Hebdo

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