Le samedi 20 octobre 2018, c’est tenu, à l’Institut français de Bamako, la finale de la troisième édition du concours de plaidoirie et réquisitoire « A vous maître », organisé du 4 août au 20 octobre 2018 par Trijeud (Tribune jeune pour le droit) au Mali en partenariat avec Juprec, Sahel studio et l’Institut français. A cette occasion, plusieurs personnalités étaient aux côtés de la grande famille des acteurs de la justice, dont Moussa Mara, ancien Premier ministre, Maître Kadidia Sangaré Coulibaly, ex ministre des Droits de l’homme, le directeur de l’Institut français, le chef de mission de Juprec, le représentant de l’Ambassade de France, etc.
La Trijeud, dans sa logique de former une relève générationnelle dans le secteur de la justice au Mali, devient aujourd’hui une réalité, grâce à ce jeu-concours « A vous maître », une compétition de jeunes juristes ou d’étudiants de la Faculté des sciences juridiques et politiques du Mali. Depuis la première édition, en 2016, cet espace de formation et d’apprentissage pour les futurs acteurs de la justice de notre pays respecte le rendez-vous annuel.
« A vous Maître » est donc un cadre ainsi institutionnalisé pour devenir, comme aiment le dire les organisateurs, une université populaire qui instruit non seulement les candidats au concours, mais aussi les étudiants de droit et le public en mettant à leur disposition, tout au long de la compétition, des procès sur des cas pratiques qui affichent des conditions dans lesquelles se déroule un jugement. Le thème de cette année qui a vu s’opposer 16 candidats au départ, était « Halte à la violation du droit des enfants ». Un thème apprécié à sa juste valeur par les organisateurs car cette couche s’avère la plus vulnérable durant tout conflit et sa protection devient plus que nécessaire si on veut envisager sérieusement l’avenir d’une nation.
Le directeur de l’Institut français, Patrick, nouvellement installé dans ces fonctions, ne pouvait que se réjouir d’abriter cette cérémonie. Il a rassuré de sa disponibilité à accompagner et soutenir toutes les initiatives du genre, à promouvoir la culture. Le président de Trijeud-Mali, Abdouhamane Haïdara, dira qu’en plus de la formation des jeunes juristes sur les bonnes pratiques de justice, « A vous maître » pose également des actions citoyennes en instruisant la population sur les principes élémentaires de droit en général et aussi ceux du droit international humanitaire en particulier. Une action qui, selon lui, mérite tout le soutien et l’accompagnement des plus hautes autorités : « A vous maître est bien un jeu, mais l’enjeu devient une réalité » rappelle M. Haïdara.
Pour Docteur Aristide Nonnonsi, chef de mission de Juprec (Justice prévention et réconciliation), cette initiative entre en droite ligne de leur combat pour le respect des droits humains et l’égalité pour tous. Quant au représentant de l’Ambassade de France, Monsieur François, il é déclaré se réjouir de cette initiative de promotion de la justice qui est un instrument de stabilisation d’une société. Il dira qu’un autre facteur réjouissant est la formation qu’ont reçue, en amont, tous les candidats ayant participé au concours.
De son côté, Mme Kadidia Sangaré Coulibaly évoque dans un témoignage tout le sérieux des jeunes de Trijeud sans quoi ce projet n’aurait vu le jour. Elle félicite et remercie tous ceux dont l’accompagnement et le soutien ont rendu possible cette initiative, avant d’exhorter les jeunes à se battre encore plus pour inspirer confiance à tout le pays.
Moussa Mara dira que sa présence était, au-delà de la réponse à une invitation, un devoir personnel qui s’explique par la vision de Trijeud, notamment la culture de l’excellence, une logique reflétée par ses combats de tous les jours. Moussa Mara rappelle avec insistance aux organisateurs d’enseigner encore plus le principe et l’intérêt de la préservation de l’intégrité.
Après la cérémonie officielle, ce fut la phase du procès qui a opposé les candidats Adama Dembélé Master 2, avocat de la défense et Aliou Ousmane licence 3, représentant le ministère public, autour d’une affaire de crime de guerre et de crime contre l’humanité, dans une république imaginaire de Dougouba. Après délibération de la Cour, Aliou Ousmane est ressorti vainqueur avec 16,50 de note, suivi par les candidats Adama Dembélé et Mlle Fofana qui occupent respectivement la deuxième et la troisième places.
D’autres grandes activités étaient à l’ordre du jour, comme la prestation d’artistes et la remises des attestations de reconnaissance aux plus méritants. La séance de félicitations et remerciements a mis fin à cette cérémonie, avant de souhaiter vivement pour la prochaine édition.
ISSA DJIGUIBA
Source: Le Pays