Depuis plusieurs semaines, des sources civiles bien introduites, nous font régulièrement part d’un comportant inexcusable auquel se livreraient des éléments des forces de sécurité dans plusieurs localités du centre du Mali. Il s’agirait, notamment, d’éléments de la gendarmerie, un corps d’élite, qui paieraient de l’argent à des groupes de chasseurs traditionnels communément appelés ‘Dozos’ afin que ceux-ci assurent leur protection contre d’éventuelles attaques extrémistes. Plusieurs responsables de postes de sécurité se livreraient à cette pratique déshonorante pour notre outil de défense. Cela, aux yeux et à la barbe de certains officiers supérieurs sur le terrain.
L’information nous est récemment parvenue par différentes sources bien imprégnées et a même été clairement confirmée par une personnalité publique et ex-soutien du régime, sur les ondes d’une radio locale, la semaine dernière.
Une certaine somme d’argent serait régulièrement proposée aux Dozos par des éléments des forces de défense pour veiller à la sécurisation de leurs différents postes de contrôle. Ces groupes de chasseurs traditionnels à qui est sous-traitée la protection physique de ces « militaires démissionnaires » et dont la plupart figurerait parmi les éléments de la Gendarmerie régionale, sont ainsi déployés dans des périmètres bien déterminés pour sécuriser les mouvements des forces nationales initialement déployées dans la zone. Cela, en contrepartie d’une rétribution financière régulièrement versée par celles-ci à l’état-major des Dozos. Qui eût cru que nous tomberions aussi bas ?
Et voici l’une des faces cachées de la politique de sécurisation tant vantée par les autorités de Bamako au centre du pays. Des civils armés à qui l’on confie paradoxalement la sécurisation des forces nationales, celles-là même censées exclusivement détenir le monopole de la sécurité régionale. Voici également une des plus grosses failles de la politique sécuritaire pompeusement annoncée par le Gouvernement SBM dans la région de Mopti depuis février 2018 quelques semaines après la nomination du nouvel Exécutif et dont les résultats actuels du terrain sont des plus calamiteux.
Les différentes localités du Centre où des éléments de sécurité, notamment des gendarmes, auraient exclusivement confié leur protection à des éléments civils affiliés aux groupes Dozos, ont été clairement identifiés et nommément cités par nos sources mais que nous préférons taire dans le souci d’obtenir bien plus de détails.
Nous y reviendrons…
Modibo Kane Diallo
Source: Sirène