La société minière prendra en main ces activités en novembre grâce à des compétences nationales

Amener l’exploitation minière à être assurée uniquement par des nationaux, est la volonté qu’affiche depuis plusieurs années le groupe Randgold Resources. C’est pourquoi, elle s’attache à former une équipe minière malienne polyvalente à la mine de Loulo. Cette politique de formation et d’implication directe des fils du pays dans l’exploitation a porte déjà fruits car la SOMILO prendra en main en novembre prochain, les opérations d’exploitation minière souterraine à Yalea et Gara que Randgold sous-traitait auparavant à une société australienne. C’est ce qu’a annoncé jeudi, le directeur exécutif de Randgold Resources, Mark Bristow, lors du traditionnel rendez-vous de l’entreprise avec la presse. La société minière a, en effet, instauré des rencontres périodiques avec les hommes des médias pour les briefer sur son fonctionnement, ses acquis, ses difficultés.
La rencontre de jeudi a réuni une dizaine de journalistes de la presse écrite et audiovisuelle au camp de la mine de Loulo. Ce camp est un gros village dans lequel vivent des hommes et des femmes impliqués directement ou indirectement dans l’exploration et l’exploitation du métal jaune, au service de la SOMILO.
Dans un premier temps, les journalistes ont eu une séance de travail sur les risques liés à la vie des hommes sur la mine. L’exercice a permis aux différents responsables d’exposer les précautions et les dispositions techniques et logistiques mises en place sur les plans sanitaire, sécuritaire et environnemental afin de préserver les travailleurs des risques et d’assurer une prise en charge rapide et efficace en cas de problème.
Après cette prise de contact, le directeur exécutif de Randgold, le Sud-Africain Mark Bristow, a annoncé que dans le cadre des efforts constants déployés pour réduire les coûts de production et former une équipe minière malienne polyvalente à la mine de Loulo, la société minière s’apprête à reprendre les opérations d’exploitation souterraine à Yalea et Gara. Ces activités souterraines étaient jusque-là sous-traitées à une société australienne. Cette transition de la mine de Loulo vers le statut d’exploitant minier direct sera effective au mois de novembre de cette année, a précisé Mark Bristow qui a noté que la mine de Loulo était passée de deux mines à ciel ouvert à une opération qui comprend actuellement deux mines souterraines de classe mondiale.
Dans la foulée, l’exploration a également donné naissance à la mine voisine de Gounkoto. Le complexe minier Loulo-Gounkoto est aujourd’hui classé parmi les plus grandes mines du genre dans le monde et constitue un pilier de l’économie malienne. « Le complexe a déjà versé près de 700 millions de dollars en taxes, redevances et dividendes à l’État et injecté 1,9 milliard dollars supplémentaires dans l’économie par le biais de paiements aux fournisseurs locaux, aux sous-traitants et aux employés. Randgold continue d’injecter des capitaux importants dans ce projet de Loulo, non seulement pour le développement des mines de Yalea et de Gara mais aussi pour la mise en œuvre d’un large éventail de projets visant à moderniser et améliorer les opérations minières et à prolonger la durée de vie de ces mines», a développé le directeur exécutif.  Le passage au statut d’exploitant minier direct ainsi que l’installation d’une centrale moyenne tension qui augmentera la capacité de production d’électricité de la mine de Loulo à un prix très compétitif font partie de cette stratégie, a-t-il indiqué.

APPUIS AUX COMMUNAUTES. « Nous nous attelons également à augmenter les réserves et les ressources à travers l’exploration continuelle dans le périmètre du permis autour des mines pour compenser l’épuisement des mines déjà exploitées », a signalé Mark Bristow. L’exploration en cours a permis de recenser une cible potentielle de haute teneur à la crête de Yalea Sud et des extensions vers le gisement de Yalea, tandis que le potentiel de conversion de ressources à Gara pourrait ajouter 600 000 onces d’or aux ressources inférées, a révélé Mark Bristow. Au cours de ces 20 dernières années, a-t-il ajouté, l’industrie minière a impulsé la transformation visible de l’économie malienne et Randgold reste déterminée à travailler en partenariat avec le gouvernement pour bâtir l’industrie et en tirer des avantages durables. « Toutefois, de plus grands investissements nécessiteraient le maintien d’un code minier attractif et la création d’un environnement fiscal favorable ainsi que l’assurance que les accords et conventions conclus seront respectés », a relevé le patron de Randgold.
En plus de son apport important à l’économie nationale, Randgold se soucie également du bien-être des populations locales qui se trouvent sur son aire d’opération. Ce souci s’est traduit par la réalisation d’importants investissements qui allient éducation et agriculture. C’est ainsi que Randgold a implanté un centre agrobusiness dans la zone qui va permettre de transformer les jeunes sans emplois de Loulo et Gounkoto en entrepreneurs agricoles.
Le centre d’agrobusiness, dont les travaux de finition sont en cours, a pour vocation d’assurer la sécurité alimentaire et de répondre à la demande croissante en denrées alimentaires dans la zone. Installé sur un périmètre de 5 ha, il va accueillir à la rentrée prochaine, un effectif de 100 élèves provenant des localités de Loulo et Gounkoto pour une formation théorique et pratique d’une année. Ils seront formés sur place par des professeurs de l’IER et de l’université de Ségou aux pratiques d’agriculture, d’élevage, de pisciculture et d’aviculture.
Au terme de sa formation, cette première promotion d’entrepreneurs agricoles bénéficiera d’un accompagnement financier pour s’installer à son propre compte, à raison de 5 groupes de 20 personnes. Ils auront l’avantage d’être assurés que la totalité de leur production sera automatiquement achetée par une coopérative créée au niveau du centre.
Le centre présente déjà des résultats positifs et les populations riveraines qui n’avaient d’autres préoccupations que l’orpaillage, s’investissent à présent dans l’agriculture.
Toujours dans le cadre de sa politique de développement communautaire le directeur exécutif de Randgold, Mark Bristow, a inauguré une l’école de trois classes dans le hameau de Boribanta situé à une dizaine de kilomètres de la mine. L’inauguration a été suivie par la remise d’un tracteur pour alléger le travail des producteurs. Cet événement a réuni le maire de la commune rurale de Sitakily, Fawaly Sissoko, dont relève ce hameau, et les autorités administratives et coutumières du cercle de Kéniéba.
Fawaly Sissoko a assuré aux enfants du village que cette école représentait leur avenir. Il a, sur le même ton, fortement recommandé aux femmes de ne pas garder les enfants à la maison et de les libérer car parmi eux, se trouvent certainement des futures maires, députés, juges ou présidents de la République.

L. ALMOULOUD

source :L’ Essor