Nous avons construit ou mis à niveau 5 stades à Bamako, Kayes, Ségou, Sikasso, Mopti pour accueillir la Can-2002. Et à partir de 2002, 3 autres stades ont émergé à San, Koutiala, Bougouni… et s’est ajouté celui de Tombouctou et son gazon synthétique. Les projets de ceux de Gao et de Kidal étaient déjà dans les tuyaux.
A partir de 2008, le Mali disposait de 12 stades dans 9 villes et avait fourni au monde entier, à travers le Centre Salif Kéita, des stars mondiales de foot dont les têtes de gondole étaient Djilla au Real Madrid et Seydou Kéita au FC Barcelone. De quoi créer sur le plan national un écosystème de confiance et économiquement viable par un championnat national de football.
C’est ce que j’avais proposé à ATT à travers le projet d’une chaîne de télévision parapublique, avec l’accord du président de la Fémafoot de l’époque le général Baba Diarra (paix à son âme). La chaîne allait avoir comme ligne éditoriale la construction d’un univers symbolique commun malien moderne à travers le sport, la culture et de grands événements nationaux.
ATT avait accepté, parce que nous venons de clore le Programme national d’éducation à la citoyenneté avec un grand succès et il voulait un programme structurant à lancer dans le cadre de la commémoration du Cinquantenaire du Mali.
Je lui ai donc conseillé de faire appel au trio Pape Diouf, Fréderic Kanouté et Seydou Kéita pour être les ambassadeurs du projet “Foot Domingo” dans le monde et de sortir les stades de leur gestion bureaucratique.
Pourquoi “projet Foot Domingo” m’avait demandé ATT ? Je lui ai répondu que c’est Domingo le premier qui a proposé l’idée de faire du foot un projet de développement durable au Mali.
Les recettes du plan d’affaire étaient claires : sponsoring, jeu PMU, billetterie (une moyenne de 36 500 entrées à 1000 F CFA par semaine dans les 9 villes), les droits TV que la chaine TV allait rapporter… plus les autres chaînes de valeurs développées par les services marketing. C’était environ un potentiel de revenus réguliers pour plus de 100 000 personnes.
La chaîne de TV allait retransmettre tous les matchs du championnat, créer des vedettes nationales, proposer des talk-shows, développer une culture entrepreneuriale dans les jeunes… Bref promouvoir un logiciel culturel nouveau à travers un programme durable.
Je proposais de lancer le projet en rebaptisant symboliquement les terrains : le stade Mamadou Konaté en stade Bouvier, le Stade Modibo Kéita en stade Ben Oumar Sy, le Stade du 26 mars en Stade Domingo, le Pavillon du stade Modibo Kéita en Pavillon Babou Traoré, le Pavillon du Stade du 26 mars en Pavillon Hamane Niang…
Et puis, le projet s’est arrêté … Les “petits propriétaires de chaussures” sont passés par là.
Il est peut-être toujours explorable.
Alioune Ifra Ndiaye