Au regard de la fréquence des accidents de circulation et du non respect récurrent du code de la route, la compagnie de circulation routière devrait constituer une source intarissable de recettes pour le trésor public. Hélas ! La réalité est toute autre.
A la compagnie de circulation routière, la perception et l’affectation des ressources n’obéit à aucune loi.
100 000 Fcfa, 200 000 Fcfa, voire, 1 million de francs, personne, même pas le Commandant du CCR ne semble connaître avec précision, le montant des recettes journalières de la compagnie.
La difficulté résulterait du mode de perception des recettes, qui, pour la plupart ne sont pas enregistrées.
En effet, on le sait, dans la circulation, les flics sont de véritables vampires. Pour la simple raison, qu’ils ne délivrent de reçus qu’exceptionnellement à ceux (peu nombreux) qui le réclament. Mais, pour les autres (les plus nombreux) le jeu se fait à l’amiable : les carnets de perception des contraventions sont mis de côté et les agents du CCR empochent directement leurs « dûs ».
D’ailleurs, les agents du CCR proposent deux options à leurs « clients » : règlement à l’amiable sans reçu, ou règlement légal avec reçu.
Puisque les frais du règlement à l’amiable sont moins onéreux, les contrevenants n’hésitent pas à opter pour cette alternative.
Ce « règlement à l’amiable » est encouragé et entretenu par les « flics » eux-mêmes, à en croire ces propos d’un chauffeur de Sotrama « la seule solution pour s’en tirer est de les mouiller la barbe, puisque même lorsqu’on est en règle, ils inventent des infractions ».
La preuve de ces pratiques très fréquentes est extrêmement difficile à établir, puisque au CCR, les agents ne justifient que les perceptions de contraventions pour lesquelles ils ont délivrés des reçus.
Dans ces conditions on peut le deviner, le trésor public ne recouvre que des miettes, pendant que, les agents rançonneurs du CCR s’engraissent.
C’est pourquoi, jadis présentée comme la section la plus méprisée de la police, aujourd’hui, la CCR est la plus convoitée par « les flics ».
Que font nos autorités face à la situation ? Rien. Le racket de la police, est une réalité devenue un phénomène naturel au Mali. Il faut faire avec ou… s’exiler.
Malick Camara
Le 26 Mars