Les Comores s’enfoncent chaque jour dans une crise électorale après le scrutin contesté. Le président Azali Assoumani avait été déclaré vainqueur dès le premier tour avec plus de 60% des voix. Ce résultat a été rejeté par l’opposition qui a même créé dans la foulée le Conseil National de Transition (CNT) dont son leader Soilihi Mohamed a été arrêté et son remplaçant Mouigni Baraka Saïd Soihili convoqué  à la gendarmerie.

C’est dans une atmosphère tendue que les Comores attendent les résultats définitifs de la présidentielle que la Cour suprême doit proclamer pour éventuellement confirmer la réélection d’Azali Assoumani. Chose que l’opposition n’est pas prête d’accepter. La pression ne cesse de monter contre l’opposition et son conseil National de transition  (CNT). La preuve  est l’arrestation de son leader Soihili Mohamed et une convocation de son successeur à la gendarmerie par le procureur. Enfin l’opposant Mouigni Baraka Saïd Soihili devait s’entretenir avec le procureur et plusieurs dizaines d’habitants ont empêché l’ex-gouverneur très populaire à honorer ce rendez-vous. Selon un témoin Ayouba Amata « On avait peur parce que la justice est devenue une machine de manipulation politique. Ces derniers jours, on incarcère sans justice, sans suivi judiciaire. Il faut nous donner les garanties sécuritaires qu’il ne va pas là-bas pour être incarcéré gratuitement. Il est respecté, il a laissé son empreinte pour être un homme éternel. »

Ce week-end, Mouigni Baraka Said Soilihi avait déjà été convoqué à la brigade de recherche de la gendarmerie. Un rendez-vous encore avorté, mais son véhicule a été saisi.

Accusés par le ministère de l’Intérieur d’avoir incité à la violence, à l’insurrection et à la rébellion, les Membres Du CNT sont prévenus.  Leurs déboires judiciaires ne font peut-être que commencer.

Ibrahim Sidibé, stagiaire

Source: Le Pays