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Commission paix : Débat houleux sur le mot «AZAWAD»

Les travaux de la Commission Paix de la Conférence d’entente nationale ont mis, hier, du temps avant de commencer. Il y avait d’abord un problème de salle.

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Les places qui y étaient disponibles ne pouvaient pas contenir le nombre de personnes inscrites sur la liste. Les participants ont ensuite mis du temps pour se mettre d’accord sur la méthodologie de travail. Dès les premières prises de parole, les contestations ont commencé. Les uns voulaient travailler selon le schéma tracé par les organisateurs de la Conférence d’entente nationale. C’est à dire qu’il fallait procéder à la lecture du document de base et lancer les discussions pour l’améliorer ou l’amender avant sa validation. Par contre, d’autres voulaient que l’on reprenne tout le processus. Modibo Sidibé était de ceux-là qui voulaient travailler dans un canevas bien défini. Des participants trop bavards voulaient même remettre en cause la manière dont ont été choisis les rapporteurs et vice-présidents de la commission Paix.
Il était 10 heures passées, les uns et les autres n’étaient pas parvenus à accorder leurs violons par rapport à la méthodologie de travail. L’ancien Premier ministre, Moussa Mara, a décidé de prendre la parole pour calmer les ardeurs. Il a souhaité que les participants s’expriment dans un temps bien défini. Il a proposé que les interventions ne dépassent pas deux minutes. Tout comme, les intervenants doivent être précis tout en faisant des propositions pouvant favoriser le retour de la paix au Mali. Selon Moussa Mara, il ne sert à rien de s’accrocher au passé, car l’avenir dépend des propositions qui seront faites au cours de cette Conférence d’entente nationale.
Les propos de l’ancien Premier ministre n’étaient pas du goût du député de Bourem qui a vivement réagi. Mme Haidara Aïssata Cissé dite « Chato » a fait savoir que pour trouver une solution à la crise, il faut revenir en arrière, évoquer tout ce qui a été commis comme atrocité, violation des droits de l’homme. «Il faut parler des problèmes d’hier pour trouver la solution aujourd’hui», a-t-elle lancé. Issouf Maïga d’une association de ressortissants du Nord résidant à Bamako a indiqué que le problème du nord est dû à une certaine suprématie des «peaux claires» qui demandent l’autonomie de l’Azawad dans les régions du nord du Mali. Il a provoqué l’ire de sa voisine Touareg. Celle-ci a immédiatement pris la parole pour répliquer en disant que ses propos étaient à la fois discriminatoires et racistes. L’intéressé est revenu à la charge en disant qu’il maintient sa déclaration. La première partie de la rencontre de la matinée a ainsi fini dans le brouhaha.
Au moment de la pause-café, les discussions tendues ont continué dans la cour. Un vieil homme de passage a souri en disant : «C’est ça l’objectif de la Conférence d’entente nationale ! Toutes celles et tous ceux qui n’avaient pas l’occasion de se dire la vérité en face, sont là aujourd’hui et ils se parlent sans langue de bois. Je crois qu’avant la fin de cette Conférence, les filles et les fils de ce pays ici présents parviendront à se comprendre».
A la reprise des travaux, Issouf Maïga de l’Association des Nordistes résidant à Bamako a repris la parole pour mieux se faire comprendre. Il a expliqué que l’Azawad est une terre blanche d’une dizaine d’hectares dans la Région de Taoudénit. «Oui à l’Azawad géographiquement parlant et non historiquement», a-t-il dit, ajoutant que c’était une tentative de création des colons français. «C’est avec la colonisation française que cette idée de création de l’Azawad est née. Car la France voulait créer l’organisation des États du Sahara», a-t-il rappelé.
Mahamadou Camara, secrétaire Permanent en charge de la Communication du Haut conseil des Maliens de l’extérieur pense que l’Azawad correspond à une zone certes géographiquement identifiée au Mali, mais dont le peuplement et l’appartenance à un groupe ethnique précis ne semblent pas clairement établis. « L’Azawad faisant partie du patrimoine national, il n’y a pas de raison que le nom ne soit pas utilisé au Mali et par des Maliens, dès lors qu’il ne contient aucune connotation politique ou séparatiste », a-t-il précisé.
Yaya Alpha Diallo de la société civile est un des rapporteurs de la commission Paix. Il estime que le thème est essentiel vu l’importance de la Conférence d’entente nationale. «Ce que nous recherchons tous aujourd’hui, c’est la paix», a-t-il indiqué.

Adama DIARRA

 

Source:  L’Essor

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