Le criquet fait partie, désormais, des produis commerciaux au Niger. Devenu de plus en plus un produit de forte consommation dans les habitudes alimentaires des nigériens, le criquet occupe aussi une place importante dans le commerce informel dans notre pays. Aujourd’hui, ce sont des centaines des personnes qui s’adonnent à ce commerce. Pour se rendre à l’évidence, il suffit de visiter plusieurs marchés du Niger pour constater la forte disponibilité du produit. A Niamey la Capitale, c’est le marché Katako qui est connu pour le dépôt et la vente en gros du criquet. Aussi, sur plusieurs artères de Niamey, notamment aux alentours des différents marchés de la ville, on constate un nombre important de vendeurs détaillants.
Si les marchés de l’intérieur du pays sont ravitaillés localement de ce produit, c’est-à-dire par les villages environnants, la capitale elle est approvisionnée par les commerçants grossistes, qui l’achètent de l’intérieur. Les régions les plus reconnues dans la fourniture de ce produit sont Maradi, Zinder et Tahoua. Dans ces localités, les criquets sont capturés à mains nues ou avec les filets, par les femmes et les enfants. Généralement, la période la plus propice c’est pendant le froid, surtout si ça coïncide avec les récoltes.
« Nous avons appris que ces criquets viennent de Dakoro, d’Aguié et de Tchadoua dans la région de Maradi. Certains disent que d’autres les amènent de Tahoua », déclare un jeune revendeur. Chaque jour, ce sont des dizaines de véhicules qui arrivent à Niamey remplis de sacs de criquets. Ce sont là aussi des dizaines des jeunes, âgés pour la plupart de 18 et 30 ans qui font du commerce du criquet leur activité principale ici à Niamey. Ces jeunes sont des exodants ou en transition d’exode vers les pays côtiers.
« Le cours du criquet par sac fluctue. Tout dépend de la période. Nous arrivons à nous en sortir. Sur le sac, on peut gagner 5 000 à 10 000 FCFA. Et par jour, avec un peu de chance, certains peuvent vendre jusqu’à trois sacs », nous confie un vendeur.
Le criquet n’est pas seulement consommé au Niger. Les grossistes témoignent qu’il leur arrive de trouver des acheteurs qui viennent du Mali, du Burkina Faso, etc. « On n’a pas commencé à exporter ça nous même. Mais c’est eux qui viennent chercher la marchandise et nous leur vendons le sac au même prix que les nationaux. Le transport du criquet est très compliqué, c’est pourquoi on se réserve seulement de ravitailler ici à Niamey » , dit-il.
Actuellement, la mesure est vendue à 1500 FCFA. Ce prix peut évoluer si le produit se fait rare. Ce qui fait que tous les acteurs, grossistes et revendeurs détaillants, trouvent leur compte. « Nous avons appris que le criquet est riche en vitamine. Aussi, nous avons appris que nos cousins zarma font des sandwichs à base de criquet.. », a dit un Bagobri revendeur.
Il y a plusieurs variétés de criquet. Seuls les spécialistes peuvent les catégoriser. Mais selon les revendeurs, il y a les gros et les petits. Il y a aussi des criquets rouges et noirs. Les prix des différentes catégories ne sont pas les mêmes. Le criquet le plus consommé et aimé est le gros et rouge appelé « kahorda » en haoussa.
Par Ali Maman(onep)
22/03/19
Lesahel